Philomena, un film à la hauteur de Judi Dench (traduction : allez-y !)

En-une-phrase-pour-ne-rien-spoiler

Une vieille dame irlandaise (Philomena Lee / Judi Dench), demande à un journaliste (Martin Sixsmith / Steve Coogan) de l’aider à retrouver son fils qui lui a été enlevé 50 ans auparavant.

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Parfois quand on attend un film pendant des mois, on est déçu du résultat : là ce n’était pas le cas! J’ai même été agréablement surprise, pour tout dire. J’étais surtout impatiente de voir Judi Dench (et j’ai été ô combien satisfaite), mais il s’avère qu’elle n’est pas le seul atout du film… *suspense* …

On aime :

  • L’efficacité du scénario Une catholique fervente, venant d’un milieu modeste et ayant reçu une éducation sommaire, rencontre un journaliste célèbre, athée et sorti d’Oxford… Il faut incontestablement du génie pour que ça ne donne pas lieu à un film caricatural débordant de clichés ! En réalité les dialogues intelligents et le ton à la fois drôle et émouvant instaurent progressivement une réelle tendresse à la fois entre les personnages et vis-à-vis d’eux : le spectateur s’attache aux deux, on ne le force pas à choisir une vision. Et c’est avant tout une enquête, il y a donc un vrai rythme, comme dans un film policier, un dynamisme qui tient en haleine au-delà de la seule dimension humaine.
  • La complémentarité du duo Judi Dench – Steve Coogan. La subtilité du jeu de Judi Dench, son naturel et sa justesse (bref : son talent !) pourraient facilement occulter sa co-star Steve Coogan. Et pourtant (à ma grande surprise, avouons-le) l’acteur se montre remarquablement à la hauteur. L’absence de lourdeurs et de clichés dans les dialogues vient peut-être justement du fait que le duo fonctionne très bien et qu’il n’est pas nécessaire de tout expliciter pour que les émotions passent. Je pense en particulier à la scène où Martin «retrouve» le fils (si vous ne cherchez pas à interpréter les guillemets, ce n’est pas un gros spoiler…!), regardez l’expressivité de son visage à ce moment-là, c’est assez incroyable.
  • La fin. Dans d’autres circonstances, j’aurais sans doute qualifié l’ultime confrontation de Philomena avec sœur Hildegarde de niaise et pleine de bons sentiments, mais une fois encore la magie de Judi Dench opère : son interprétation est tellement délicate que la dignité de Philomena et la force de la scène occultent tout le reste. J’ai beaucoup apprécié que Steve Coogan ne suive pas l’exemple de Philomena et conserve sa haine à l’égard des sœurs, car encore une fois, le spectateur a deux options (ok, ça c’est peut-être un peu un spoiler, mais un tout petit)

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On aime moins

  • Quelques détails…Notamment le raccourci quand Martin Sixsmith prend la décision d’aider Philomena : autant ne pas montrer sa réticence du tout si c’est pour bâcler le changement d’avis ! Par ailleurs, on n’échappe quand même pas à quelques scènes et répliques attendues ici et là (pour être honnête, les acteurs réussissent à les faire passer tout en douceur donc ça ne dérange presque pas).
  • Les images d’archives // Je suis un peu partagée, ça renforce le côté «histoire vraie»  et ça donne une réalité au fils disparu, mais en même temps c’est quand même une grosse facilité vue et revue… J’ai l’impression qu’on ne pouvait pas faire sans, mais Stephen Frears aurait dû trouver un moyen!

Philomena, un film de Stephen Frears avec Judi Dench, Steve Coogan (et Sophie Kennedy Clark), écrit par Steve Coogan et Jeff Pope (inspiré de faits réels).

Par Lisa

A propos Lisa Roche 13 Articles
Passionnée de littérature et de cinéma, Lisa travaille dans l'édition.

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