L’Heure indigo : sortez vos mouchoirs !

Attention, nous vous le disons tout net : sortez vos mouchoirs, même le lecteur qui a su rester digne et sobre en lisant Nos étoiles contraires ne pourra manquer de verser sa petite larme avec le récit de Kristin Harmel. Je vous parle d’expérience puisque j’ai terminé L’Heure indigo avec une boîte de mouchoirs sur les genoux. C’est un récit qui prend pourtant son temps pour s’installer, et nous ferrer. Cependant, une fois passées les cent cinquante premières pages, il nous tarde de nous retrouver de nouveau en tête à tête avec ce roman, pour suivre Hope sur les traces de son passé.

A Cape Code, célèbre ville côtière de l’est des Etats-Unis, Hope, trente-six ans, a eu une année difficile : sa mère est morte d’un cancer du sein, son mari l’a quittée, sa grand-mère a développé la maladie d’Alzheimer, sa fille fait sa crise d’adolescence, et la pâtisserie familiale accumule les dettes. Hope essaie tant bien que mal de jongler avec tous les éléments de sa vie quand sa grand-mère Rose lui confie une mission bien difficile. A partir d’une liste de noms, Hope doit retrouver ce qu’il est arrivé autrefois à la famille de sa grand-mère, avant qu’elle ne quitte la France pour les Etats-Unis. Rose est trop partie pour aider davantage Hope, qui doit alors mettre en stand-by la pâtisserie pour s’envoler pour Paris, à la recherche du destin de ses ancêtres.

L'Heure indigo, Kristin Harmel, Denoël,

Qu’est-il arrivé à la famille de Rose, et pourquoi ne porte-elle pas le même nom que ses parents et sa fratrie ? Et si la vie de Rose n’était bâtie que sur des mensonges ? Hope est perplexe, et les mystères ne cessent de s’accumuler. Les révélations entraînent d’autres questions, et le lecteur lit à toute allure pour connaître le fin mot de l’histoire. Le style, simple et efficace, va droit au but, mais n’est pas dénué d’émotion, bien au contraire, car les découvertes d’Hope nous plongent au cœur d’un drame historique vécu à l’échelle familiale. Toute l’horreur de la situation est parfaitement rendue par Kristin Harmel qui n’hésite pas, pour contrebalancer les terribles événements de l’Histoire, à nous faire également lire de vrais moments d’humanité et d’entraide, alors que Hope découvre peu à peu dans quelles circonstances Rosa a quitté Paris. Certains personnages sont extrêmement touchants : Alain, Nabi, Jacob sont autant de protagonistes qui vous toucheront chacun à sa manière.

La fin du récit est une vraie apothéose : à ce stade-là, si vous arrivez encore à lire à travers vos larmes, je vous tire mon chapeau. La cruauté de certaines situations et la tristesse du destin de Rose touchent énormément. Et si l’on déplore quelques détails un peu facile, au fond, on n’en a vraiment cure. Car l’essentiel n’est pas là. L’Heure indigo n’est pas un énième bouquin sur la seconde guerre mondiale, c’est surtout un roman très humain, et très sensible.

L’Heure indigo, Kristin Harmel. Denoël, 2014. Traduit de l’anglais par Christine Barbaste.

Par Emily Vaquié

A propos Emily Costecalde 1036 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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