Le couloir des ténèbres, ou le couloir de la mort

Le couloir des ténèbres, Anne Perry, 10/18

Londres, 1870. William Monk tente de reconstruire sa vie après le terrible accident qui lui a fait perdre la mémoire. Son épouse, Hester, travaille en tant qu’infirmière au Royal Navy Hospital de Londres où elle tente de venir en aide aux vétérans blessés. Une nuit, elle découvre que le docteur Magnus Rand et son frère, le chimiste Hamilton Rand, cachent un horrible secret. Ils pratiquent de dangereux essais cliniques sur des enfants des rues pour trouver le remède au sang-blanc, une terrible maladie meurtrière qui touche Londres. Pour dissimuler leur activité secrète, les frères Rand enlèvent Hester, mais c’est sans compter sur son époux William, policier de son état, et de ses amis. Des rues de Londres à la campagne anglaise, des bouges malfamés aux hôpitaux de la capitale, William Monk ne reculera devant rien pour retrouver la femme de sa vie.

Pour ceux qui n’ont jamais lu Anne Perry, voici quelques points qu’il faut savoir au sujet de son œuvre : elle est l’auteure de dizaines de romans policiers, se déroulant pour la plupart dans l’Angleterre fascinante du XIXe siècle. Plusieurs séries se succèdent au fil des années où certains personnages reviennent pour nous livrer des aventures de plus en plus profondes et intimes :William Monk par exemple, le brillant inspecteur amnésique, apparaît dans pas moins de vingt-et-un épisodes so british dans lesquels l’inspecteur tente par tous les moyens de recouvrer la mémoire tout en faisant ce qu’il sait faire de mieux, résoudre des crimes.

Le couloir des ténèbres, Anne Perry, 10/18

Avec ce dernier roman inédit, Anne Perry nous invite à la réflexion au travers d’une enquête passionnante et pleine d’un charme britannique indéniable : jusqu’où peut-on aller au nom de la Science ? La soif de connaissance absout-elle tous les crimes ? Après tout, la découverte de l’anatomie humaine est aujourd’hui un savoir universel qui n’a pu être acquis qu’après de terribles expériences sur des corps humains et animaux (plus ou moins morts…). De nos jours, les essais cliniques sont surveillés au possible, mais à l’époque, la question de la morale était une notion plus que floue, notamment dans le milieu de la recherche scientifique.

Au fil des pages, le caractère du personnage principal William Monk se dévoile. Pour ses enquêtes, il n’hésite pas à se jeter corps et âme dans le danger ; il décrypte avec exactitude les comportements humains et sait percer les secrets les plus enfouis alors même que son passé a été violemment effacé de sa mémoire. Cette fois-ci, l’inspecteur Monk s’implique d’autant plus dans la résolution de cette affaire, puisque c’est sa propre femme qu’il faut sauver tout en essayant de dévoiler la vérité sur les agissements des frères Rand.

En bref, un roman écrit d’une main de maître par une auteur à la technique bien rodée mais qui surprend toujours après tant d’années et de romans publiés. A noter une édition spéciale dans un format hybride signée 10/18 qui en ravira plus d’un.

Le couloir des ténèbres, Anne Perry. 10/18, août 2015. Traduit de l’anglais par Florence Bertrand.

A propos Severine Le Burel 136 Articles
Littéraire dans l’âme, j’attends d’un roman, film, ou fiction de l’émotion, des bouleversements, un ouragan de sentiments… Bref, j’aime qu’une histoire me touche et me transforme.

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