Nous : famille, je vous aime/hais !

Que reste-t-il de nos amours… C’est une chanson qui pourrait trotter dans la tête à la lecture du dernier livre de David Nicholls. Douglas apprend brutalement en pleine nuit qu’un cambrioleur ne s’est pas introduit dans sa maison mais que sa femme pense sérieusement à le quitter. Cette phrase dite froidement à 5H du matin va le hanter au travail, chez lui et le pousser à organiser un voyage en Europe pour son fils Albie qui va quitter la maison et poursuivre ses études. Pour son fils qui est toujours aussi difficile à atteindre mais bien sûr afin de reconquérir sa femme, de faire renaître cette étincelle qui reste peut-être cachée dans la réflexion que sa femme se laisse avant de partir. Albie ne veut pas faire ce voyage mais il est habitué aux organisations de son père et a son sérieux. Il n’y a que Douglas pour penser que ce voyage ne peut pas finir sur autre chose qu’un happy end.

Nous, David Nicholls, Belfond

L’auteur fait preuve de beaucoup d’humour dans cette histoire qui finalement est une rupture familiale, une situation tendue entre un père et son fils et il allège beaucoup le propos. En revanche, il alterne les retours en arrière qui vont de la rencontre entre Connie et Douglas à leur vie présente, ce voyage, cette éventuelle rupture, les conflits père/fils. C’est parfois très lourd à lire, on a des impressions de longueurs absolument inutiles. David Nicholls a souhaité détailler presque à l’infime les problèmes de ce couple à travers le point de vue unique de Douglas. C’est peut-être regrettable de ne pas pouvoir ressentir ce que vit Connie. Les deux membres de ce couple sont de tels opposés : l’artiste bohème et le scientifique rigide. Douglas est rendu sympathique par le ton employé par l’auteur mais il peut être aussi agaçant dans ses erreurs un peu adolescentes parfois. La conscience qu’il a de qui il est pose une question étonnante mais obligatoire, Connie voit-elle aussi ses bons côtés et ses propres défauts ?

Néanmoins, si on lit parfois en diagonale c’est parce qu’on souhaite continuer à suivre cette famille, il y a donc une accroche qui est réussie entre le ton léger et cette famille qui bien que banale nous apparaît sympathique. Sans être transcendant, ce livre pose les bonnes questions sur le couple, son évolution dans le temps, ses érosions, ses erreurs, ses petits bonheurs… La valeur ajoutée est la relation entre Albie et son père, l’auteur réussit à démontrer la complexité de se comprendre surtout à des âges précis de la vie. Mais il se penche beaucoup plus sur cette complexité dans le couple, ce qui est plus du “déjà vu” et installe une forme d’ennui.

Nous, David Nicholls. Belfond, avril 2015. Traduit de l’anglais par Valérie Bourgeois.

Par Bérangère

1 Commentaire

  1. Ce livre me tentait beaucoup… et puis les longueurs… ahhhhh horible. Il est déjà gros…alors peut-être quand j’aurais beaucoup de temps… 🙂
    (Ça fait beaucoup de ……) :’)

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