J’étais là : un récit sensible sur le deuil

ROMAN ADO —  Quels secrets n’est-on pas prêts à révéler à ses meilleurs amis ? Cody ne pensait pas que sa meilleure amie, Meg, celle qu’elle connaît depuis sa plus tendre enfance, lui ferait un jour se poser cette question. Pourtant Meg lui a forcément caché des choses et en nombre : des souffrances, de mauvaises rencontres, un changement… ? Sinon, Cody aurait certainement vu les signes avant-coureurs du suicide. Pourquoi Meg qui semblait tout lui confier a-t-elle orchestré seule un suicide précis, violent dans une chambre d’hôtel à des centaines de kilomètres ?

Meg et Cody avaient planifié de longue date leur départ pour l’université : une colocation et surtout des kilomètres entre elles et Plouc-la-ville. Mais le destin a voulu que Meg, brillante élève, soit acceptée dans une université privée. Les deux jeunes filles ont été séparées et la pilule est dure à avaler. Une certaine distance s’installe même entre elles et Cody ne se le pardonne pas. Cody, elle, n’a pu que s’inscrire dans la fac du coin et faire des ménages pour payer ce que sa mère lui réclame comme contribution. D’ailleurs, depuis que Meg a disparu, que Cody ne passe plus tout son temps à vivre dans la famille de son amie, il n’y a que frotter, récurer, astiquer qui la maintienne debout. Cody cache sa douleur sous une épaisse de silence ou de cynisme mais l’incompréhension lui brûle la peau.

J'étais là, Gayle Forman, Hachette

C’est le petit frère de Meg qui fait basculer ce fragile ordinaire en une quête de vérité, un véritable road trip. Sous prétexte de ramener les affaires de la jeune disparue et non sans crainte, Cody va passer quelques jours dans l’appartement prêté par l’université et rencontrer les colocataires de son amie défunte. Se confronter à ce quotidien qu’elle ne connaissait pas est une épreuve pour la jeune fille mais quelques découvertes dans les affaires de Meg vont soulever beaucoup de questions. Aidée par les uns ou les autres, colocataires ou ex, elle va devoir faire face à une cruelle réalité : la vérité est souvent simple et juste sous votre nez. Il faut par contre un certain cheminement pour le comprendre et surtout l’accepter. Cody a toujours été là mais il faut vouloir de l’aide pour la demander.

Si Cody a perdu “la moitié d’elle-même”, elle va peut-être “gagner d’autres clés” pour son futur. De son écriture fluide, Gayle Forman aborde un sujet tragique et n’épargne aucune souffrance à Cody car même si elle lui offre un nouveau départ, elle passe en revue avec elle les étapes du deuil.

J’étais là, Gayle Forman, Hachette, septembre 2015. Traduit de l’anglais par Luc Rigoureau.

Par Bérangère

1 Commentaire

  1. Coucou,
    C’est vraiment un roman choc et poignant ! Je l’ai beaucoup aimé car il traite d’un sujet tabou, je trouve qu’il est donc important d’en parler^^
    Des bisous à toi 🙂

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