Nerve, un thriller palpitant !

Nerve, Henry Joost, Ariel Schulman

THRILLER — La mode cinématographique est à l’adaptation des romans jeunesse à succès – ou plus confidentiels. Nerve ne déroge donc pas à la règle et porte à l’écran le roman éponyme de Jeanne Ryan  – traduit par Addict pour la version française publiée par Robert Laffont. Mais contrairement à nombre de ses congénères, Nerve est un bon film d’action avec une intrigue consistante !

C’est donc l’histoire de Venus, dite Vee (Emma Roberts), adolescente ayant récemment perdu son frère aîné et qui se pose pas mal de questions quant à sa future entrée à la fac : elle aimerait faire une école d’art à l’autre bout du pays, mais sa mère escompte bien la voir rester à l’université du coin. Sur ces doutes existentiels, son amie Sidney (Emily Meade), infatigable boute-en-train, lui présente le jeu en ligne Nerve.

Nerve propose deux options : joueur ou voyeur. Les seconds paient pour voir les premiers relever des défis qu’ils leur ont joyeusement concoctés. Le défi doit être impérativement filmé par le joueur pour être validé et les voyeurs peuvent commenter en direct ses performances. Si le joueur accomplit le défi dans les délais impartis, il gagne une certaine somme d’argent, augmentant avec la difficulté du défi. Sidney est à fond et, à force de boutades semi-agressives, elle pousse Vee, beaucoup plus timide, à s’engager dans le jeu. Dès le début du film, l’intrigue nous présente les deux filles comme en légère compétition, même si Vee semble bien plus effacée que la solaire Sidney. On comprend assez vite que leur relation fonctionne sur leurs complémentarités de caractère et que Sidney semble en avoir assez de la discrétion de Vee (alors même que celle-ci sert à la mettre en valeur). Pour preuve, Sidney se montre assez vite infecte avec sa meilleure amie – et regrettera, par la suite, que Vee lui rende la monnaie de sa pièce. De fait, outre l’aspect purement thriller bourré de suspens, Nerve développe une intéressante réflexion sur l’amitié et sur les relations familiales !

Nerve, Henry Joost, Ariel Schulman

Piquée par le comportement odieux de Sidney, Vee décide donc de prouver au monde entier qu’elle n’est pas la douce et frêle jeune fille que l’on se figure. Malgré les mises en garde de son ami Tommy (Miles Heizer), le geek de service qui réfléchit et sauve la mise de tout le monde, elle se lance. Premier défi : embrasser pendant 5 secondes un inconnu.
Cela tombe donc sur Ian (Dave Franco), jeune homme occupé à lire La Promenade au phare, le roman préféré de Vee. Or, Ian est lui aussi un joueur et les défis suivants vont les pousser à collaborer.

Mais, plus cela va, plus les défis deviennent louches (voler des vêtements très onéreux, par exemple) et dangereux (rouler à 100Km/h sur une artère plus que fréquentée, entre autres). De plus, les joueurs sont extrêmement nombreux et le film nous montre à la fois ce que font les concurrents de Vee et Ian avec, en ligne de mire, la finale fatidique. Le suspense est donc présent de bout en bout et, plus les défis gagnent en difficulté, plus on sent l’adrénaline monter. C’est bien simple : on se retrouve assez vite cloué au siège, se demandant comment cela va finir et à quelles extrémités les personnages vont être poussés et en quoi la finale va consister ! Le fait que le film se déroule sur une seule petite journée – et majoritairement la nuit – ajoute à l’ambiance à la fois sombre et survoltée de l’intrigue.

Le film ne dure qu’une heure et demie, mais l’intrigue se déploie de telle façon qu’on ne s’ennuie pas un instant. Le suspens court, évidemment, sur le contenu des défis et la façon dont ils vont être menés à bien, mais aussi sur les relations de Vee avec son entourage (Sidney, Ian, Tommy, sa mère) et sur l’organisation que l’on sent à l’œuvre derrière Nerve et dont les motivations sont plus que troubles. D’ailleurs, rapidement, le jeu se double de cette question cruciale : comment s’en sortir entier et vivant ?

N’ayant pas lu le roman, on ne se prononcera pas sur la qualité de l’adaptation. Ce qui est sûr, c’est qu’en tant qu’entité indépendante, Nerve est un très bon film, porté par un bon jeu d’acteurs et une intrigue absolument palpitante ! C’est bien simple : on attendra volontiers la sortie officielle (le 27 juillet aux Etats-Unis, le 24 août en France) pour retourner le voir en groupe !

Nerve, réalisé par Henry Joost et Ariel Schulman, en salles françaises le 24 août 2016.

A propos Oihana 710 Articles
Lectrice assidue depuis son plus jeune âge, Oihana apprécie autant de plonger dans un univers romanesque, que les longues balades au soleil. Après des études littéraires, elle est revenue vers ses premières amours, et se destine aux métiers du livre.

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