Envie d’un thriller efficace ? Découvrez Le Cri !

THRILLER — Sarah est seule chez elle à pleurer sa trop récente séparation d’avec l’homme qu’elle aime lorsqu’elle reçoit un appel de son chef : un homme mort a été retrouvé à l’hôpital psychiatrique d’Oslo. Bravant la neige et le froid, la jeune femme s’apprête à découvrir l’horreur absolue : un homme a été étranglé et tout dans son visage inspire la terreur, sans compter ce nombre tatoué sur son front. Très vite, Sarah comprend que tout ce qui s’apparente à un suicide n’est en réalité qu’une mise en scène masquant quelque chose de plus grave, de beaucoup plus grave. Et contre toute attente, la jeune femme va faire le choix d’ouvrir une enquête pour comprendre ce qu’il s’est réellement produit au sein de cet hôpital psychiatrique.

Et la jeune enquêtrice ne va pas tarder à découvrir que son instinct ne l’avait pas trompée, que cette mort est bien plus terrible que ce qu’elle semble montrer, que ce qui paraissait être un simple suicide cache en réalité de sombres secrets mais aussi, et surtout, que certaines personnes sont prêtes à aller très loin pour que ces secrets ne soient pas dévoilés.

Présentez un thriller dans un cadre enneigé et au sein d’un hôpital psychiatrique digne du XIXe siècle et vous êtes sûr de trouver votre public. Car ce genre d’ambiance est juste le genre d’atmosphère idéale dans ce type de roman. Restait à l’auteur de se démarquer et d’offrir un roman original. C’est gagné ! Pour avoir un bon thriller, il faut déjà un cadre empreint d’angoisse et de tension. Même si la chose peut parfois déranger, l’hôpital psychiatrique fonctionne dans cette optique. Le point fort ici est que le secret va aller au-delà de la question de la maladie mentale. Ce n’est pas la folie qui doit faire peur mais ce que certains sont prêts à cacher derrière l’illusion de la maladie.

Le Cri, Nicolas Beuglet, XO éditions

Pour un bon roman du genre, il faut aussi un enquêteur hors pair mais qui lui-même cache de lourds secrets. C’est le cas ici avec une jeune femme mal dans sa vie privée et troublée par un souvenir dont nous ne connaîtrons le fin mot qu’à la fin du roman. Une jeune femme également discrète et pleine de talant que l’on prend le plus grand plaisir à suivre. Mais le gros point fort de ce roman, c’est là où il nous entraîne. Et comment en parler sans spoiler ? Chaque page de ce roman se révèle être une découverte et une plongée un peu plus profonde dans l’horreur, dans le secret et dans la manipulation d’autrui. Chaque événement a un goût d’inattendu et vous gâcherait la découverte si nous en parlions ici. À découvrir soi-même donc.

Mais nous pourrons tout de même dire que ce roman n’est pas sans nous faire réfléchir sur notre monde et sur les secrets d’Etat. Et, il faut bien le dire, pour plein de raisons ce roman fait peur. Il fait peur de par son cadre, il fait peur de par ses scènes mais il fait aussi peur de par tout ce que l’on peut s’imaginer à la suite d’une telle lecture. Ce roman est un pavé et pourtant il se dévore. Les presque 500 pages de l’intrigue s’enchaînent sans que le lecteur n’ait le temps de les voir passer et les nombreux rebondissements donnent envie d’en savoir toujours plus, de savoir jusqu’où l’auteur va nous entraîner. Car l’auteur sait nous entraîner dans son univers avec un style totalement addictif et des personnages envoûtants. Voici un roman on ne peut plus tentant pour les amateurs de thrillers mêlant psychiatrie et secret d’État, un roman qui fonctionne et dans lequel on se plonge sans pouvoir en ressortir, un roman avec des personnages troublants que l’on ne parvient pas à aimer totalement pour certains ni à détester totalement pour d’autres. Voici un roman d’une force considérable à découvrir sans attendre. Ce roman est le deuxième de l’auteur mais certainement pas le dernier, du moins peut-on le souhaiter.

Le Cri, Nicolas Beuglet. XO éditions, septembre 2016.

Par Ségolène

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