Les Loups-Garous de Thiercelieux : Lune rousse, un passage au roman réussi

Les loups-garous de Thiercelieux : Lune rousse, Paul Beorn et Silène Edgar

FANTASY JEUNESSE — Après l’excellent 14-14, Paul Beorn (Calame, Le Septième guerrier-mage) et sa complice Silène Edgar (Adèle et les Noces de la reine Margot, Moana) se retrouvent cette fois-ci autour d’un jeu de rôle. Ensemble, ils nous livrent leur version des Loups-Garous de Thiercelieux avec leur dernier roman Lune Rousse, publié chez Castelmore. Oserez-vous voir au delà des apparences avec ce roman à quatre mains ?

Lapsa et Lune ont grandi ensemble. Mais la lune rousse qui se lève cette nuit-là sur le village de Thiercelieux va tout bouleverser : tous les quinze ans, ce phénomène si particulier est en effet synonyme de malédiction. À cette occasion, Lapsa découvre qu’on lui a menti sur la mort de ses parents et se jure de découvrir la vérité. Lune, quant à elle, se lance avec deux autres comparses à la poursuite d’un loup noir, jusqu’à un coffre caché sous un rocher. À l’intérieur : des masques de loups et un poème oublié qui parle de vengeance… Parés de leurs nouveaux attributs, les trois jeunes gens se sentent soudain investis d’une force animale et d’un esprit vindicatif. Ensemble, ils font le serment de lutter contre les injustices qui frappent le village. Mais la malédiction des loups, surgie du passé, ne risque-t-elle pas de bouleverser Thiercelieux et de dépasser les deux amies d’enfance ?

Les loups-garous de Thiercelieux : Lune rousse, Paul Beorn et Silène Edgar

Faire un roman à partir d’un jeu de rôle aussi connu que Les loups-garous de Thiercelieux, le pari était osé ! Mais défi réussi pour Silène Edgar et Paul Beorn qui ont su respecter l’univers sans le dénaturer, tout en créant une histoire avec suffisamment de consistance pour se détacher sans difficulté de ce que l’on connaît déjà. Les rôlistes reconnaîtront certains personnages et le déroulement d’une partie. Ils sauront aussi apprécier cette atmosphère si particulière de mystères et de nuit sombre qui se savoure au coin du feu.

Mais que les néophytes se rassurent, nul besoin de connaître le jeu pour apprécier sa lecture. Les personnages de Lune et Lapsa sont naturelles mais attachantes et c’est avec plaisir que l’on suit leurs aventures. Amies depuis l’enfance, les deux jeunes filles ne présentent pourtant pas les mêmes caractères. Lapsa est plutôt calme, même si les questions qu’elle se pose sur ses origines commencent à la faire bouillir de l’intérieur. Lune, malgré l’amitié indéfectible qui les lie, ne lui ressemble pas tellement : elle est têtue, rebelle et impulsive. Le duo est donc plutôt convaincant.

Sur fond d’enquête, d’horreur et de fantastique, ce récit est également celui d’un passage à l’âge adulte, joliment illustré à travers la métaphore de la louve et de la renarde (qui aurait pu, peut-être, être exploitée un peu plus). Avec nos héroïnes, on découvre donc le poids des responsabilités, -les conséquences que peuvent avoir les mensonges et les injustices à combattre. Autant de valeurs et de convictions que la plume de nos deux auteurs arrivent donc à transmettre au jeune lecteur qui les lira. Chapeau !

Vous serez vite happés par cette histoire, à la fois de loups, mais également de deux jeunes filles qui cherchent à prendre en main leur destinée. Un rythme bien géré, du suspens et une atmosphère envoûtante : tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment. Un roman qui saura sans aucune doute faire mouche chez les lecteurs, dès 10 ans.

Les loups-garous de Thiercelieux : Lune rousse. Paul Beorn et Silène Edgar. Castelmore, novembre 2018.

1 Commentaire

  1. Ca a l’air sympa, même si par rapport à l’article en soi, quelques précisions sont nécessaires : le terme « jeu de rôle », bien que très large et pouvant regrouper le loup-garou en son sein, ne me semble pas approprié ici ; en effet, si on y joue des rôles, le récit n’est pas vraiment construit collectivement puisque le jeu suit toujours la même procédure : nuit, vote au village, nuit, etc. Difficile donc de parler de processus narratif. Et si le mot jeu de rôle peut être utilisé à la rigueur, puisqu’il s’agit d’un jeu où l’on incarne des rôles (certains préfèrent pour ces jeux la dénomination de « jeu à rôle ») mais le terme « rôliste » ne me semble ici absolument pas approprié. Il se réfère en effet directement à la pratique de jeu de rôle « traditionnel », dont ne fait pas partie les loups garous de thiercelieux, le récit n’y subissant aucun aléa majeur.

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