Comment j’ai perdu ma femme à cause du taï-chi

Comment j'ai perdu ma femme à cause du taï-chi, Hugues Sarraf, éditions de l'Aube

Le narrateur de cette aventure rocambolesque se retrouve accusé du meurtre de sa femme. Avouons que du sang et un sabre couvert de ses empreintes retrouvés dans l’appartement de la victime sont des preuves assez accablantes. Se liant d’amitié avec Coloc, son codétenu belge, il revient sur les mésaventures qui l’ont amené en prison et sur les conditions de vie en cellule. Alors qu’il clame son innocence, à nous, lecteurs, de libérer la vérité du bourbier de faux-semblants dans lequel elle est empêtrée.

« Hugues Serraf est journaliste et écrivain. Sa femme l’a quitté mais elle n’est pas morte, il n’a jamais tué personne et il n’est jamais allé en prison. Comment j’ai perdu ma femme à cause du taï-chi est son premier roman. » Rien qu’avec cette courte biographie en quatrième de couverture, il est aisé de cerner l’humour décalé de l’auteur. Un humour qui surprend et qui plaît. Usant de ses talents d’orateur, il donne la parole à un héros qui étonne par son manque de réactivité. Arrêté et emprisonné à tort (d’après ses dires), il ne se bat pas vraiment pour échapper à son sort. Au contraire, il reste en prison et raconte son histoire au prisonnier qui partage sa cellule avec une sorte de nonchalance déroutante.

Comment j'ai perdu ma femme à cause du taï-chi, Hugues Sarraf, éditions de l'Aube

Écrit à la première personne, Comment j’ai perdu ma femme à cause du taï-chi est un mélange entre le récit d’une histoire d’amour déçue et une mauvaise farce. Certes, l’idée était bonne de donner la parole à l’accusé et l’intrigue est assez bien ficelée pour donner le change. Hélas, l’absurdité de certaines scènes, et encore plus du dénouement, nous plonge dans une sorte de quatrième dimension littéraire qui échappe complètement à la compréhension du lecteur ; un peu comme si l’auteur avait écrit ce roman pour lui-même, en oubliant parfois qu’il allait être lu.

Alors bien sûr, ce roman est réussi en soi puisqu’il aborde un bon sujet, qu’il est bien écrit et surtout qu’il a une certaine force, notamment grâce à son humour décalé. Mais il perd un peu de sa cohérence en route et finit par retomber comme un soufflé…

Comment j’ai perdu ma femme à cause du taï-chi, Hugues Sarraf. Editions de l’Aube, août 2015.

A propos Severine Le Burel 136 Articles
Littéraire dans l’âme, j’attends d’un roman, film, ou fiction de l’émotion, des bouleversements, un ouragan de sentiments… Bref, j’aime qu’une histoire me touche et me transforme.

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