Que lire cet été ? La blogo vous répond

Lecture, été, romans, valise

CONSEILS LECTURE — Le mois d’août est bien entamé, mais certains d’entre nous ne sont pas encore partis en vacances… D’où la question, toujours pertinente : que lire cet été ? Les amateurs de lecture se posent tous la question au moment de boucler la valise. Faire son choix n’est pas toujours facile : faut-il emporter cet énorme pavé dont on repousse la lecture tout au long de l’année, ou plutôt ce court roman léger, idéal pour la plage ? On a demandé leur avis à plusieurs blogueuses dont on apprécie vraiment beaucoup le travail. Voici leurs réponses !

Le conseil d’Allison, du blog « Allisonline » : Notre-Dame des Loups, Adrien Tomas (Mnémos, 2014)

Notre-Dame des Loups, Adrien Tomas

Si vous avez envie de glisser un petit livre dans votre sac de plage cet été, je ne peux que vous conseiller d’emporter l’excellent Notre-Dame des Loups d’Adrien Tomas. Mais attention : ce page-turner est si prenant qu’une fois commencé, vous risquez de ne plus pouvoir le lâcher !

En 1868, nous suivons un groupe de chasseurs arpentant les forêts d’Amérique du Nord à la recherche… de lycanthropes. Ces sept « Veneurs » sont sur les traces de Notre-Dame des Loups afin d’en finir avec celle par qui tout a commencé. Débute alors une chasse passionnante en pleine forêt blanche, dans une ambiance géniale entre western fantastique et roman horrifique, un peu stressante mais clairement haletante.

Ce qui est génial, c’est la construction du roman : un chapitre, un narrateur, un membre de la Vènerie dont on découvre l’histoire et les secrets. L’auteur a réussi à créer des personnages extrêmement bien dépeints, crédibles, tous plus fascinants les uns que les autres (à défaut d’être fréquentables). La narration à la première personne est une réussite, propulsant le lecteur dans la tête d’un vrai salopard, d’un idiot ou d’un fou aux motivations diverses. L’histoire est donc très bien rythmée, chaque chapitre se terminant de façon à forcer le lecteur à continuer sa découverte, et ce jusqu’à la toute dernière page. Il ne sera pas nécessaire de vous encombrer d’un marque page, vous ne pourrez vous empêcher de dévorer ce roman d’un seul coup !

Le conseil de Bouch’, du blog « Les lectures de Bouch’ » : Mes vrais enfants, Jo Walton (Denoël, 2017)

Mes vrais enfants, Jo Walton

Et si vous rajoutiez un peu d’émotions et de fantastique à votre été ? En cela, Mes vrais Enfants sera le livre qu’il vous faut : ce page turner aussi émouvant que bien écrit ne cédera ni face au soleil, ni à l’appel de la mer !

Patricia est âgée, et subit de grandes périodes de confusion mentale. Alors qu’elle termine sa vie en maison de retraite, elle se souvient… De deux vies. D’un homme, d’une femme. Des enfants qu’elle a eus. Des mondes radicalement différents dans lesquels elle a vécu. De leurs Histoires, irréconciliables. Elle se souvient, et se demande… Où se cache la vérité ?

Ce n’est non pas une, mais quatre narratrices que nous découvrons à travers ce court roman : Patricia, âgée mais aussi enfant, ainsi que Pat et Tricia. Les deux femmes qu’elle aurait pu devenir, à la suite d’une seule décision. J’ai particulièrement aimé la force de ces femmes, et le soin mis par l’auteure à dresser leur portrait… Mais, aussi, ceux des multiples personnages secondaires. Dès les premiers chapitres, nous sommes ferrés : nous avons, nous aussi, envie de savoir, de comprendre. Cela implique pourtant un tel déchirement que le dénouement nous effraie : car, alors, un choix sera fait.
La plume, enfin, est à l’image du reste : poétique, douce, aérienne. Et juste, toujours juste, pour nous retranscrire des émotions d’une rare intensité. Que vous soyez un passionné d’Histoire, un amateur de SF, ou un romantique dans l’âme… Ce petit bijou aura toute sa place dans votre valise !

Le conseil de Camille, du blog « Liseron d’hiver » : Le Monde merveilleux du caca, Terry Pratchett (l’Atalante, 2013)

Le Monde merveilleux du caca, Terry Pratchett

Les vacances, c’est aussi l’occasion de s’intéresser à des sujets auquel on ne pense pas forcément en temps normal. C’est exactement ce que propose Le Monde merveilleux du Caca, écrit par la célèbre autrice pour la jeunesse Félicité Bidel, star de la littérature dans l’univers du Disque-Monde. Oui, c’est en réalité sir Terry Pratchett – qu’on ne présente plus – qui se cache derrière ces quelques centaines de pages agrémentées de très jolies illustrations encrées.

J’avais envie de parler de ce petit livre non pas parce qu’il me semble être un  »indispensable de l’été » ni même un page-turner, mais juste parce qu’il est drôle et léger. C’est un petit livre très court qui se lit en une heure ou deux pour les plus lents et qui conte les aventures de Geoffroy dans la découverte d’une facette particulière de la cité d’Ankh-Morpok. Oui, on va y parler d’excréments en tout genre, de recyclage et d’éboueurs, le tout à la sauce Pratchett…

Ce qui donne, au final, une petite histoire amusante, adaptée aux lecteurs de tout âges et (exploit !) jamais dégoûtante grâce à la malice dont a fait preuve l’auteur afin de rendre son sujet étrangement fascinant. Il met en scène une flopée de personnages sympathiques et amusants et présente un monde d’une étonnante richesse en très peu de pages. Bref, cette petite histoire légère pourra facilement être partagé en famille ou dégustée (?) au bord de la piscine, sur la plage, vautré dans un canapé… Et je vous vois déjà venir : oui, aux toilettes aussi…

Le conseil d’Emily, du blog « The American Break » : Le Gang des rêves, Luca Di Fulvio (Pocket, 2017)

Le Gang des rêves, Luca Di Fulvio

Chaque année, c’est la même chose : je me dis que l’été est la période idéale pour découvrir enfin cet énorme pavé qui me fait de l’oeil depuis des mois. Cette année, pour moi, c’était Le Gang des rêves, de Luca Di Fulvio.

Véritable fresque historique, qui court du début du XXe siècle jusqu’à l’orée des années 30, Le Gang des rêves est un roman d’apprentissage passionnant, qui nous transporte dans les quartiers pauvres de New York (avec une escale à Los Angeles) aux côtés d’une jeune Italienne, Cetta, et de son fils, Christmas. Pourquoi on aime ? Tout simplement parce que Luca Di Fulvio a une plume exceptionnelle, grâce à laquelle il nous embarque dans son récit dès les premières lignes, pour ne plus nous lâcher avant la fin. Avec talent, il recrée un monde aujourd’hui disparu, dans un récit délicieusement dense, qui nous entraîne dans l’univers de la pègre, de la radio, du show-business… Le lecteur en prend plein les mirettes !

Ne vous laissez donc pas impressionner par le volume (et le poids) de ce roman : le voyage en vaut clairement la peine !

Le conseil de Fanny, du blog « Livresquement » : À tous les garçons que j’ai aimés, Jenny Han (Panini, 2015)

À tous les garçons que j'ai aimés, Jenny Han

Rien de tel qu’un contemporain young-adult pour passer un bon moment de lecture estivale ! À tous les garçons que j’ai aimés de Jenny Han fait partie de mes préférés du genre et, cette année, c’est l’occasion de le lire puisque l’auteure vient d’annoncer qu’il sera adapté prochainement au cinéma.

Lara Jean, 16 ans, a pris l’habitude d’écrire des lettres aux garçons dont elle est tombée amoureuse. Celles-ci sont à la fois des lettres d’amour et d’adieu, mais elles ne sont qu’un acte libérateur pour la jeune fille et en aucun cas elles ne sont destinées à être envoyées. Mais, un jour, Lara Jean découvre que les garçons ont reçu ses lettres, ce qui va évidemment entraîner de nombreuses péripéties.

Comme tout bon contemporain, on y retrouve les thèmes de la famille, de l’amour et de l’amitié qui sont les ingrédients indispensables du genre. Si l’histoire semble de prime abord simple, Jenny Han, grâce à son écriture et à ses personnages, la transforme en un récit émouvant et divertissant. En effet, ses personnages sont terriblement réalistes et c’est ce qui les rend attachants. Les relations entre les différents personnages ne cessent aussi d’évoluer et constituent l’un des points forts du livre. L’histoire prend également une tournure que j’ai trouvée inattendue et qui m’a beaucoup plu. Quant à l’écriture de Jenny Han, elle est à la fois simple et délicate et il s’en émane une certaine poésie qui donne beaucoup de charme au roman. Ce premier tome de la trilogie saura donc vous plaire pour son côté léger et amusant. Pas de doute, c’est la lecture parfaite de l’été !

Le conseil de Johanne, du blog « Livresse des mots » : Les Petites Reines, de Clémentine Beauvais (Sarbacane, 2015)

Les Petites Reines, de Clémentine Beauvais

Si vous cherchez un livre léger mais intelligent pour accompagner vos vacances, si vous avez envie d’une lecture pétillante, décomplexée et impertinente, Les Petites Reines de Clémentine Beauvais est fait pour vous !

On y fait la rencontre de trois jeunes filles humiliées, élues « boudins de l’année » sur Facebook par des imbéciles de camarades collégiens. Elles sont un petit peu rondes, c’est vrai. Mais bien plus intelligentes, malignes et courageuses que leurs détracteurs. Mireille, boudin en titre depuis plusieurs années consécutives, décomplexée et délicieusement cynique, entraîne Astrid et Hakima dans une aventure pleine de pep’s : ensemble, elles vont rallier Paris en vélo, depuis Bourg-en-Bresse… pour financer leur expédition ? Elles vont vendre des boudins en chemin, pardi ! Les médias s’emparent rapidement de leur périple et les réseaux sociaux se déchaînent… mais qui, de la mesquinerie ou de la bienveillance, l’emportera ?

Les Petites Reines livre une réflexion sur le culte des apparences, sur les médias et sur la malveillance décuplée sur les réseaux sociaux. Un récit énergique, mordant et drôle, qui dénonce des comportements stupides avec une belle dose d’humour et qui loue l’audace, la spontanéité, la noblesse et le courage de ces petites reines !

Le conseil de Saefiel, du blog « Les petits mots de Saefiel » : Inséparables, de Sarah Crossan (Rageot, 2017)

Inséparables, de Sarah Crossan

Depuis quelques années, les auteurs pour adolescents n’hésitent plus à parler de la maladie dans des romans remplis d’émotions aux allures dramatiques. Sarah Crossan reprend le flambeau et explore ici la relation de deux sœurs siamoises de seize ans : Grace et Tippi qui luttent chaque jour pour vivre normalement.

Alors qu’elles ont toujours été scolarisées à la maison, des problèmes financiers obligent Grace et Tippi à se confronter à la jungle du lycée. Les regards y sont tantôt curieux, tantôt virulents, mais tous ne les traitent pas comme des bêtes de foires : Yasmeen et Jon deviennent des amis qui voient au-delà des apparences et les considèrent enfin comme deux personnes différentes. Soutenues par ces deux amis inespérés, les deux jeunes filles vont affronter les épreuves et les jugements. Mais au milieu du bonheur de façade, leur père se noie dans l’alcool, leur sœur enchaîne les petits boulots pour aider sa famille et leur mère perd brutalement son travail. Et puis il y a les malaises de Grace, de plus en plus fréquents et inquiétants…

Sarah Crossan nous conte cette histoire pleine d’émotions via la voix douce et posée de Grace. Elle emploie une forme peu utilisée dans le roman pour adolescents : les vers libres. Loin de perturber la lecture, cette écriture poétique étonnante offre une magnifique musicalité et renforce la puissance des émotions. La traduction française a d’ailleurs été réalisée par la jeune Clémentine Beauvais, elle-même auteur d’un roman en vers : Songe à la douceur (Éditions Sarbacane, 2016). Elle parvient brillamment à retransmettre la beauté du texte original.

Loin de tomber dans l’autoapitoiement, Inséparables est finalement un livre plein d’espoir, d’amour et d’amitié pour lequel Sarah Crossan a fait un certain nombre de recherches pour être le plus près possible de la réalité du quotidien de siamoises. Elle s’est notamment inspirée de la vie de Chang et Eng, deux Thaïlandais ayant défié les statistiques et vécu aux côtés de leurs femmes et leurs enfants jusqu’à l’âge de soixante-trois ans. Liées à la hanche, Grace et Tippi vivent malgré tout comme deux personnes bien distinctes partageant un seul corps. Bien que leur quotidien ne soit pas toujours facile, elles ne s’imaginent pas un instant vivre l’une sans l’autre !

Inséparables est donc un magnifique roman à lire cet été pour découvrir un véritable petit chef d’oeuvre.

Le conseil de Sia, du blog « Encres et Calames » : Véridienne, de Chloé Chevalier (Les Moutons Électriques, 2015)

Véridienne, de Chloé Chevalier

Envie de partir en vadrouille cet été ?

Alors prenez la direction des royaumes du Demi-Loup. Au Demi-Loup, il y a une coutume : on enlève à sa famille un petit garçon ou une petite fille né-e une journée après le prince ou la princesse. Les Suivants sont élevés en compagnie des enfants royaux et se préparent à leur servir de confidents, de porte-paroles ou d’émissaires. Sauf qu’au Demi-Loup, il y a eu une exception. Par flemme, le roi a ramené une jeune fille née deux jours après la princesse, et non le lendemain, avant de lui trouver une Suivante digne de ce nom. Réticente à l’idée de rejeter sur les routes la pauvre enfant, la famille royale a donc gardé auprès de la princesse Malvane les suivantes Cathelle et Nersès. Tout aurait pu s’arrêter là. Seulement il y a une épidémie de Preste-Mort. Et puis le royaume voisin des Eponas a subi un coup d’Etat, obligeant la jeune princesse Calvina – cousine de Malvane – à se réfugier à la cour, en compagnie de sa Suivante Lufthilde. Et puis, surtout, le prince Aldemor, porté disparu sur le front de l’Est depuis des lustres, réapparaît enfin à la cour du Demi-Loup … et avec lui les ennuis.

Avec Véridienne, on plonge dans une série de fantasy (française !) ambitieuse : car dès les premières pages, on découvre un univers à la géopolitique dense, et pas seulement à cause du coup d’état du royaume voisin. Le monde que trousse Chloé Chevalier est pétri de coutumes et autres mœurs originales, qu’elle décrit avec force détails, sans toutefois alourdir l’intrigue : le dépaysement est garanti. Les princesses, elles, se moquent pas mal de ce qu’il peut se passer en-dehors du château : toutes à leurs jeux, leurs découvertes, leurs aventures ont des allures de celles des Petites filles modèles. Et pourtant, si les princesses semblent grandir à l’écart de cette réalité, celle-ci ne tarde pas à les rattraper, risquant de transformer les petites filles modèles en harpies déchaînées.

Au fil des chapitres, Chloé Chevalier nous embarque dans une intrigue hautement efficace, qui parvient à conjuguer la légèreté d’un roman adolescent et la complexité d’un Trône de Fer : LE roman, s’il n’en fallait qu’un, à mettre dans sa valise !

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