Lone Ranger

Il était une fois dans l’Ouest… un Indien un peu déprimé, nommé Tonto, rejeté par son peuple, et quelque peu revanchard. D’un autre côté, John Reid, jeune avocat fraîchement émoulu, qui va se casser les dents sur la dure réalité du profond Ouest américain, tout juste relié à la Civilisation par un monstrueux cheval de fer.
Dégoûtés des injustices flagrantes, l’Indien atrabilaire et le justicier plein de principes vont, contre toute attente, faire équipe. Devenu le Lone Ranger, le justicier solitaire (ou presque), John Reid réparera les maux de ce monde à grands coups de colt, derrière un loup de tissu noir, et sauve le monde depuis le dos de son cheval immaculé …

10 ans après le premier opus de Pirates des Caraïbes, Gore Verbisnki et Johnny Depp rempilent pour un film à gros budget, encore une fois produit par Disney. On ne change pas une équipe qui gagne, pourrait-on dire : ni un jeu, d’ailleurs. Si Johnny Depp incarne Tonto l’Indien, difficile de ne pas voir dans son jeu, ou dans son costume, une copie du capitaine Jack Sparrow. Difficile de dire s’il s’agit d’un choix conscient ou simplement d’un personnage qui colle à la peau. Quoi qu’il en soit, Tonto est aussi décalé que Jack Sparrow, et la recette fonctionne toujours aussi bien. Côté scénario, on déplorera le choix d’une narration d’événements passés, pas toujours bien ajustée : de temps en temps, on rebascule dans le présent avec Tonto âgé racontant l’histoire à son jeune auditeur, et cela nous coupe quelque peu en plein élan dans l’histoire qui, jusque-là, nous était montrée. Cela étant dit, le choix des ellipses est assez bien vu : le film est dynamique, il y a peu de temps morts (en dehors de cette narration), et on se prend assez vite au jeu de cette histoire farfelue.

Lone ranger

Les personnages sont tous aussi loufoques les uns que les autres, et aussi caricaturaux qu’on les attendait : entre le justicier masqué pas bien dégourdi (au début, du moins), l’Indien à qui il manque – manifestement – des cases, la tenancière du bordel un peu espionne, des Blancs très méchants et des Indiens pas toujours roses non plus, on pourrait dire que tout y est : il ne manque personne à cette galerie qui, à elle seule, semble résumer le meilleur et le pire des classiques des westerns. Là-dessus, les réalisateurs réussissent à nous faire passer une épique histoire de vengeance, avec juste ce qu’il faut de candeur et de roublardise pour convaincre le spectateur.

Jouant sur les codes du western, sur les références gigantesques à Pirates des Caraïbes, et sur le double tableau du film d’aventures et de la comédie familiale, Lone Ranger est un excellent divertissement : drôle, plein d’énergie, avec juste ce qu’il faut de mystère et de suspens, on ne voit pas passer les deux heures et demi, et c’est aux accords de Guillaume Tell que l’on quitte la salle en sifflotant, la tête pleine d’images de canyons à embuscades, de trains fous, et de chevauchées grandioses.

En salles depuis le 7 août.

Par Oihana

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