Angel, L.A. Weatherly

Décidément, les anges ont la côte chez les jeunes lecteurs : après la déferlante Hush, Hush, l’on peut s’attendre à une nouvelle vague angélique avec Angel, de L.A. Weatherly, qui paraîtra chez Gallimard Jeunesse dans trois jours. J’ai eu l’occasion de le lire avant sa sortie. Alors, séduite, ou pas? Bonne question !

Exit les vampires, voici les anges

De quoi ça parle? Eh bien, d’anges, évidemment. Plus précisément de la jeune et belle Willow, qui se distingue des autres filles par son aversion au maquillage, sa passion des vieux tacots, et son aptitude à lire l’avenir des gens. Arrive Alex : beau, dangereux et torturé, il a pour mission de tuer l’innocente jeune fille. Entre eux, forcément, va se nouer des sentiments passionnés.

Par où commencer? Si Angel a des qualités très intéressantes et commence très bien, il tombe très rapidement dans les travers des autres romans fantastiques pour adolescents. Je garde de cette lecture un bon souvenir, et je l’ai dévoré : il n’y a pas à dire, l’intrigue se tient, et tout s’enchaîne comme un engrenage bien huilé. Angel s’ouvre sur une idée intéressante : des anges maléfiques qui aurait investi le monde humain, dans lequel ils se seraient implantés tels une secte des plus efficaces. La perspective est d’autant plus passionnante que dans ce monde gangrené par la présence des anges,  profondément corrompu et manipulé, il est impossible pour nos héros de faire confiance à qui que ce soit. Le danger est potentiellement partout, ce qui ne laisse pas une seule seconde de répit au lecteur. Entre road-trip et course poursuite, nos amis vont traversé le pays pour tenter de trouver un lieu sûr. De ce point de vue, c’est un très bon roman.

Les personnages sont sympathiques, mais ne sortent pas forcément du lot : Willow semble fabriquée à partir de plusieurs personnages : un petit peu de Mercy Thompson pour le côté « je bricole des voitures », un petit peu de Cat Crawfield pour l’histoire familiale, et enfin, un zeste de Bella Swan pour l’aspect « je suis un canon mais je ne m’en suis jamais rendu compte avant de rencontre mon prince charmant ». Alex, lui, est un personnage qui ne sort pas du type récurrent : un être torturé, à l’histoire terrible, et aux abdos d’acier. C’est justement ce qui perd le récit. Vraiment? Un héros adolescent qui conduit une voiture de luxe et travaille pour la CIA? L’on dirait un rêve d’adolescente. En plus de ça, il est romantique. Alleluia !

Rapidement, nos héros tombent dans les bras l’un de l’autre après de longues journées d’hésitation et de tension sexuelle latente, sans oublier les dilemmes habituels  du style « il ne peut m’accepter telle que je suis » ou « je ne peux me laisser aller à tomber amoureux d’elle, ce n’est pas raisonnable ». Mais forcément, ils finissent pas s’avouer leur amour mutuel, et à partir de là, l’on entend plus parler que de ça, et ce, dans toutes les langues. L’on a presque des « je t’aime » à toutes les pages.

Mais ne soyons pas trop dur. Après tout, ce serait mentir que de dire que l’on ne se prend pas au récit. Au contraire, impossible de lâcher le livre tant que la dernière page n’est pas tournée. L’intrigue est bonne, et l’auteur fait alterner le récit entre les différents personnages, ce qui nous permet d’avoir différents points de vue, ainsi qu’un poil d’ironie dramatique. « Non, n’allez pas là, les méchants vous y attendent ! ». Mais comme dans les films, les héros ne vous écoutent jamais. Forcément.

J’ai particulièrement apprécié le parallèle avec la secte. Quand l’on parle d’anges, je crains toujours que l’histoire ne devienne carrément mystique, avec morale à la clef. Heureusement, ce n’est pas le cas ici, car les anges décrits dans le roman sont loin d’être gentils. En somme, vous aimerez ce roman si vous êtes jeune et romantique. Passé la vingtaine, vous risquez d’être gêné par le côté guimauve d’une bonne partie du roman. Dans tous les cas, tentez le coup, car c’est une lecture agréable et distrayante. Merci encore à l’équipe Gallimard !

2 Commentaires

  1. J’ai personnellement bien aimé, même si je suis d’accord avec tout ce qui est dit dans ton article. Du coup j’ai lu le 2 en anglais, et je ne sais pas si c’est juste parce qu’il est mieux ou que ça passe mieux en anglais, mais je l’ai trouvé beaucoup mieux que le premier, et plus vraiment guimauve… Après je suis peut-être juste moins sévère et pas encore assez vieille ;P

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