Un roman qui joue avec l’improbable : Hemlock Grove

Hemlock Grove, Brian McGreevy

PENNSYLVANIE — Combien d’histoires commencent dans une petite bourgade apparemment sans histoires des États-Unis ? Probablement beaucoup. Mais combien commencent avec la découverte d’un corps à demi-dévoré ? Un poil moins, heureusement !

Hemlock Grove est une petite ville de Pennsylvanie, avec son histoire, sa famille régnante et son lycée. Et maintenant, son meurtre sauvage. Peter Rumancek, lycéen, s’intéresse de près à ce sordide fait divers. Et pour cause : depuis qu’il a dit à la jeune Christina qu’il était un loup-garou, il a peur qu’on lui colle cette mort sur le dos. Il soupçonne vaguement Roman Godfrey, l’héritier des aciéries du même nom, sorte de prince local, d’être le tueur. Entre les deux lycéens, une amitié improbable va pourtant naître quand ils décident d’allier leurs forces pour démasquer le tueur d’Hemlock Grove…

Improbable… c’est peut-être la meilleure façon dont on peut décrire ce récit, qui, par son ambiance, n’est pas sans rappeler Riverdale ou Twin Peaks. Hemlock Grove a d’ailleurs été adapté en série TV. Fort de ce succès et d’avis élogieux d’auteurs comme Philipp Meyer (Vous n’avez pas encore lu son extraordinaire roman Le Fils ? Qu’attendez-vous ?!), Hemlock Grove a été publié en France par Super 8. Autant le dire tout de suite : ce n’est pas leur meilleur roman.

Il n’est pourtant pas mauvais, loin de là. On y trouve une bonne dose de suspense, du surnaturel à foison, une touche d’absurde qui évoquerait presque Nightvale… mais la magie ne prend pourtant pas vraiment. La faute, peut-être, à une écriture qui perd parfois le lecteur : quand on se surprend de temps en temps à décrocher, ce n’est jamais très bon signe. La faute, peut-être, à des personnages complètement allumés qui ne parviennent pas à être attachants. La faute, enfin, au fait qu’il s’agisse d’un tome d’introduction qui laisse trop le lecteur sur la faim. L’auteur n’en fait pas mystère et on se doute bien que regarder la série permettrait sûrement de combler quelques blancs. Mais pour qui se contente de lire le roman, beaucoup de choses restent en suspens, sans pour autant donner envie d’en lire davantage. On termine donc le récit un peu frustré, avec le sentiment d’être passé à côté de l’histoire…

Hemlock Grove, Brian McGreevy. Super 8 éditions, 2017. Traduit de l’anglais par Céline LECLÈRE.

A propos Emily Costecalde 1036 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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