Mille nuits, plus une : réécriture moderne du conte des milles et une nuits

RÉÉCRITURE DE CONTE — Raconter, encore et toujours. Tout le monde connaît la légende de Shéhérazade, obligée de conter des histoires pour espérer voir le jour se lever. Mais connaissez-vous l’histoire de Shakti, éprise de liberté et enfermée malgré elle dans une cage dorée ? Les histoires de princesse ne sont pas toujours celles que l’on croit …

Une grande agitation règne à Jaipur, dans les jardins du mahârâja Sheyhavan. Ce dernier a en effet organisé une grande fête en l’honneur de son fils de 16 ans, qui est en âge de se marier. Pour cela, il a invité toutes les plus belles princesses du royaume afin que le prince puisse faire son choix. Mais le prince Vivek a choisi pour épouse Shakti, la fille du jardinier ! Un conte de fée commence alors pour la jeune fille, dans les ors et le faste du Palais des Vents. Mais la princesse Shakti se sent vite prisonnière de cette nouvelle vie faite d’obligations et d’interdits. Sa liberté et son indépendance d’esprit lui manquent. Elle multiplie alors les tentatives d’évasion. Jusqu’à ce que le redoutable mahârâja envoie des mercenaires à sa poursuite… Seule, enfermée dans une cellule, c’est par la seule force des histoires qu’elle raconte que l’inventive Shakti tente de s’en sortir. Nuit après nuit, il lui faudra forger des histoires nouvelles pour séduire son geôlier et peut-être espérer se libérer.

Victor Pouchet nous livre là sa réinterprétation moderne des contes des mille et une nuits. Ici, point de Sherazade, mais la jeune Shakti, qui pour s’en sortir, conte chaque soir le récit de ses lectures et de ses films préférés, de ceux qui forgent une personnalité. Avec elle, on observe donc les différents protagonistes découvrir Harry Potter pour la première fois, ou bien encore l’épopée de Tolkien. Outre l’hommage évident aux contes, ce roman jeunesse est donc aussi une ode à la littérature, voire à la pop culture, et les références sont nombreuses ! Pour ne rien gâcher, il y a quelques réflexions bien placées sur le mariage forcé ou bien encore sur le poids des traditions.

Mille nuits, plus une est donc un roman court et accessible dès 12 ans (voire 10) ! Il offre une lecture rythmée à travers des chapitres de quelques pages chacun. De magnifiques illustrations de Killofer offrent des pauses bienvenues et inattendues dans sa lecture, comme autant d’invitations à la rêverie. Le tout est coloré, comme les mandalas qui nous font tant fantasmer ! L’ensemble est très harmonieux mais en même temps très moderne, avec un côté très dépaysant et bollywoodien.

C’est donc un joli conte à offrir autour de soi, qui fournit une belle occasion de redécouvrir une fable ancestrale à travers une approche plus moderne.

Mille nuits, plus une, par Victor Pouchet, illustré par Killoffer. L’école des loisirs, octobre 2021. 

 

Par Coralie.

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