Encens : thriller steampunk sur fond jazzy

THRILLER STEAMPUNK — Nous avons pu découvrir Encens, de Johanna Marines, à l’occasion de sa sélection parmi les 5 finalistes du PLIB. Pour la petite histoire, Johanna semble autant passionnée de sciences que de littérature, puisqu’en dehors de l’écriture, cette jeune femme est également docteure en biologie, docteure en pharmacie et ingénieure. Une autrice inspirante comme on les aime ! Avec son dernier roman, elle nous emmène à la découverte de la Nouvelle-Orléans, à l’aube du XXe siècle, dans un monde peuplé d’automates.

Nouvelle Orléans, 1919. Alors que le tueur à la hache sème la terreur dans les rues et nargue les enquêteurs, le corps mutilé d’une jeune femme est découvert en ville. Que signifient ces notes de musique et ces marques de brûlures retrouvées sur sa peau et ces étranges plumes métalliques plantées dans son dos ?
Pour les inspecteurs Perkins et Bowie, une nouvelle enquête s’ouvre. Se pourrait-il qu’un deuxième meurtrier soit à l’œuvre ? Que faire quand deux tueurs en série rivalisent de cruauté et que la ville devient leur terrain de jeu ?

Le tueur à la hache a vraiment sévi à la Nouvelle-Orléans et son identité reste encore aujourd’hui un mystère. On aime donc beaucoup l’idée de Joanna Marines de baser son histoire sur une trame connue afin de la réécrire, tout en extrapolant l’univers pour lui donner une touche steampunk (voire même voltpunk pour les puristes, puisqu’ici c’est l’électricité qui est à l’honneur). En suivant les différents personnages, on découvre donc les aérocabarets où les dancing-automates sont devenus des déesses de la fête ainsi que les désembobineurs qui collectent l’électricité pour la New Orleans General Electric Company en sautant de toits en toits. On aurait peut être aimé un univers un peu plus marqué tant ce qui est proposé donne l’eau à la bouche. En l’état des choses, cette atmosphère est placée au service de l’intrigue, mais ne se prolonge pas forcément une fois le livre refermé.

Il faut tout de même souligner que ce qui est mis en place permet d’aborder avec finesse de nombreux sujets importants. Ainsi, grâce à Grace ou encore à Plim, Johanna Marines nous parle ainsi de racisme, de lutte des classes et de féminisme. Elle questionne également notre rapport à l’autre et à la technologie, et à la place que cette dernière peut prendre dans la société. Cela n’a l’air de rien, mais en osant porter un pantalon en public, Grace bouscule pas mal les mentalités. En glissant des articles de journaux (fictifs) au gré des chapitres, l’autrice nous offre également une vision plus globale de la société qu’elle a créée. Malgré cela, on aurait peut-être aimé une meilleure gestion du rythme et du suspens. Il y a en effet quelques longueurs dans le premier tiers du roman avant que les meurtres ne se mettent réellement en place et que le mystère ne prenne. Selon les préférences de chacun, il est possible que la résolution laisse quelques lecteurs sur leur faim … Mais pour le savoir, il faudra le lire !

Encens est donc un one-shot divertissant, avec du très bon comme du moins bon. Johanna Marines est définitivement une autrice à suivre et nous garderons sans aucun doute l’œil sur ses futures (et anciennes) publications. Une jolie découverte dans l’ensemble !

Encens, Johanna Marines. Snag, juin 2021.

 

Par Coralie.

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