Le pays du nuage blanc : entre Histoire et amour

La Nouvelle-Zélande est à la recherche de jeunes femmes à marier pour les fermiers et commerçants locaux. Hélène, la préceptrice d’une famille aisée, et Gwyneira, l’héritière d’un exploitant de laine, décident de faire le voyage. Au cœur des périples et de l’inconfort du bateau, les deux femmes se lient d’amitié, pour ne plus se quitter une fois arrivées à bon port. Hélas, les deux maris se détestent, ce qui provoque de difficiles conflits d’intérêt. Les deux femmes élèvent leurs enfants et négocient avec leurs époux pour le bien de leur amitié. Réussiront-elles à garantir la paix entre les familles dans un pays où les préjugés et les rancœurs ont la dent dure ?

Le Pays du nuage blanc est avant tout un roman historique pertinent. Le XIXe siècle est décrit à la perfection : du portrait des Maoris, à l’arrivée des Colons en passant par la ruée vers l’or se profilant à l’horizon, aucun détail ne nous est épargné, pour le plus grand bonheur des afficionados du genre historico-romantique. La politique, l’économie : tant de grands sujets qui ont traversé le temps et les époques sans prendre une ride !

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Hélas, ce beau tableau d’une époque révolue est terni par un style quelque peu chargé (souvent inhérent au genre historique il faut croire…). Les descriptions sont longues, périlleuses, et de pénibles lenteurs narratives freinent la lecture. Le charme historique brille par moment, avant de mieux se perdre et s’éteindre au milieu d’un long paragraphe descriptif. Ce manque de fluidité de la narration peut affecter la perception du roman, et pire, le grand nombre de pages, effrayeront sans doute le lecteur pressé.

Le roman est découpé en grandes parties, elles-mêmes découpées en chapitres. En réalité, chaque partie correspond à une époque donnée : l’arrivée en Nouvelle-Zélande, l’installation, la haine entre les familles, la génération suivante, etc. Ce découpage est efficace et permet de mieux comprendre les enjeux de l’intrigue. Les chapitres sont plutôt longs, mais, point positif, ils séparent bien les différents états d’esprit et péripéties traversées par les protagonistes.

Les personnages sont peut-être le point fort du roman : tout en profondeur, mais aussi en clichés inévitables. Les deux femmes sont assez naïves bien que fortes de caractères. Elles ne se laissent pas faire et décident de prendre leur vie en main, au mépris de ce que pensent les maris. Les enfants, les ragots, les préjugés, autant de problèmes à contourner ou traverser la tête haute, selon le cas.

Il s’agit donc d’un roman d’amour-haine intergénérationnelle, ou plutôt, l’épopée familiale de deux ennemis à travers les océans. Les sentiments sont également au rendez-vous : la découverte du sexe opposé, des héroïnes assoiffées de liberté et des hommes qui cultivent une haine depuis des années… Quand les hommes se détestent, les femmes se considèrent sœurs de cœur : vaste problème !

En bref, un roman attrayant mais un peu long, dans lequel il ne faut pas se lancer impunément. Il faut savoir également que Le Pays du nuage blanc n’est que le premier tome de la saga des Maoris de Sarah Lark. Une suite est donc à prévoir !

 Le Pays du nuage blanc, Sarah Lark. L’archipel, août 2013. Rentrée littéraire.

Par Séverine

1 Commentaire

  1. Personnellement, j’ai dévoré ce roman. Je suis d’accord avec toi concernant la longueur des descriptions car ce que j’aime dans les romans c’est l’histoire et l’action !
    Cependant je dois avouer que j’ai tellement aimé ce roman que pour moi, c’était trop court.

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