Difficile de passer à côté mais, au cas où, rappelons-le tout de même: le 16 décembre, le septième volet de la saga cinématographique Star Wars, Le Réveil de la Force, sortira enfin au cinéma !
Pour marquer l’occasion, la chaîne TCM Cinéma consacre une soirée spéciale au fameux réalisateur en diffusant son premier long-métrage dans sa version director’s cut, THX 1138, un film de science-fiction sociale qui s’inscrit dans la lignée initiée par Metropolis de Fritz Lang dès 1927. Le film sera précédé du documentaire inédit de Laurent Bouzereau George Lucas et le cinéma fantastique : Café Powell a eu le plaisir d’assister à la projection du documentaire, qui était suivie d’une rencontre tout aussi passionnante avec Patrice Girod, spécialiste français de Star Wars et auteur de Génération SF, qui vient tout juste de paraître chez Bragelonne.
Dans le documentaire, George Lucas revient, dans une longue et passionnante interview, sur le genre fantastique (qui, dans le documentaire, se confond avec celui, très proche, de la fantasy) dans le cinéma. Au fil du film, on en apprend plus sur ce qui a modelé son expérience de réalisateur. Il y évoque, par exemple, ses premières impressions et les œuvres fantastiques qui l’ont marqué – parmi lesquelles les romans de Jules Verne et Le Magicien d’Oz (le film de 1939). A l’université, il étudie l’anthropologie, passionné qu’il est par les sociétés et leurs modes de fonctionnement. Cet intérêt se ressent dans la saga Star Wars : George Lucas aimait l’idée de créer un monde et d’en orchestrer le fonctionnement. Sa seconde passion étant la mythologie, il souhaitait une œuvre qui s’en inspirerait. Dans son esprit, ses films s’adresseraient à des enfants d’environ 12 ans, grands ignorés du cinéma d’époque.
Tout cela explique l’introduction désormais bien connue du film : « Long time ago, in a galaxy far far away… » Une introduction classique dans les mythes et les contes. Et si l’on regarde plus loin, l’ensemble de la saga colle à ce schéma : on a un héros orphelin (Luke ou Anakin Skywalker), appelé à accomplir une quête supérieure, secondé par un mentor plus âgé et plus sage que lui (Obi-Wan Kenobi ou Yoda), ainsi que des sidekick comiques (C3P0 et R2D2) et qui va pouvoir se découvrir lui-même.
George Lucas explique donc avec force détails que Star Wars est non pas un film de science-fiction, mais bien un film de fantasy. Il rappelle d’ailleurs qu’ils ont attaqué le film en décrétant qu’ils étaient là plutôt pour s’amuser que pour faire un film scientifique. Au fil du documentaire, on en apprend aussi un peu plus sur la « fabrique » de Star Wars, le réalisateur n’étant pas avare en anecdote, que l’on découvre avec délices. Il apparaît ainsi que George Lucas a longtemps utilisé un studio proche de celui de Jim Henson, le créateur du Muppet Show. Cette proximité, leur amitié, a beaucoup servi au réalisateur. Dans la création de Yoda, par exemple, à propos duquel il déclare « Yoda, c’est Miss Piggy avec du maquillage vert. » ! Enfin, le documentaire permet de voir comment sa perception de son œuvre et de son travail a, au fil du temps, évolué.
Si les fans purs et durs du réalisateur se retrouveront peut-être en terrain connu, les simples amateurs et les curieux devraient apprécier ce documentaire bien rythmé et pas trop long.
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