Ces livres que l’on a depuis des siècles et qu’on devrait lire…

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CÔTÉ BIBLIOTHÈQUE — Le grand lecteur est souvent un grand collectionneur : au fil des années, il amasse des livres. Même s’il lui reste de nombreux romans à découvrir, il ne peut s’empêcher d’en acheter de nouveaux. C’est ainsi.

Quand on regarde la bibliothèque d’un de ces grands lecteurs, on exhume parfois des livres présents sur ses étagères depuis des années. Même si nous étions très enthousiastes au moment de l’achat, voire même extrêmement pressés (le syndrome « il me le faut là, maintenant, TOUT DE SUITE), ces livres sont restés là, intouchés, extrêmement solitaires, au fond.

Partant de ce constat, forcément, nous sommes allés étudier nos rayonnages. Nous avons constaté que cette fameuse réserve de romans avait pris des proportions jusque là inégalées. Nous pourrions subir un siège et ne jamais être à court de lectures. À vue de nez, il doit y avoir trois ou quatre années de lecture, à l’aune des très, très grands lecteurs, pas de celui des études sociologiques pour qui un grand lecteur lit seulement dix à vingt livres par an. Nous avons décidé d’en sélectionner quelques uns, pour vous les présenter, vous expliquer ce qui a motivé leur achat et pourquoi, malgré tout cela, ils restent à lire…

Le livre qui a tout pour nous plaire, mais qu’on ose pas commencer…

Racines, Alex Haley. J'ai lu

Chez moi, c’est Racines, d’Alex Haley. Vaste fresque familiale et historique (qui court sur pas moins de SEPT générations) américaine, Racines a sur le papier tout pour me plaire, moi qui suis férue de littérature américaine, qui aime tout particulièrement l’histoire et les sagas familiales. De plus, Racines a été adapté pour la télévision dans les années 70, et, enfant, je me souviens avoir suivi avec passion les épisodes de ce téléfilm pourtant très dur. En effet, Racines suit le destin d’un jeune garçon arraché à son pays et envoyé en esclavage en Amérique. Nous découvrons son histoire, et celle de ses descendants jusqu’au XXe siècle. Rien qu’à vous le décrire, je meurs d’envie de le lire… Pourtant, j’ai tellement peur d’être déçue que je n’ai jamais pu me résoudre à le commencer, alors qu’il a pourtant fait le voyage avec moi jusqu’à San Francisco !

Racines, Alex Haley. J’ai lu, 1999. Traduit de l’anglais par Maud Sissung.

Autres exemples : Texas, James A. Michener et Gains, Richard Powers. Deux grands romans américains qui correspondent tout à fait à mes goûts et que je possède depuis des années…

Le livre qu’on a emprunté, mais jamais rendu…

Le Monde de Sophie, Jostein Gaarder, Points

Chez moi, c’est Le Monde de Sophie. Pendant toute mon enfance, j’ai observé son dos dans la bibliothèque paternelle en me demandant dans quel monde vivait cette fameuse Sophie. Au lycée, j’en ai appris un peu plus sur ce roman philosophique. M’intéressant à cette discipline que je savais devoir étudier deux ans plus tard en Terminale, j’ai fini par l’emprunter à mon père. Cela devait être en 2006. Nous sommes en 2016, et Le Monde de Sophie est toujours dans ma bibliothèque. Je ne l’ai jamais lu. Je me souviens avoir lu le tout début, avant d’être passé à autre chose (L’Affaire Jane Eyre, en l’occurence). Peut-être un jour… En tout cas, je crois que mon père a oublié me l’avoir prêté !

Le Monde de Sophie, Jostein Gaarder. Points, 2002. Traduit par Hélène Hervieu.

Autre exemple : Les Heures souterraines, Delphine de Vigan et Coldtown, Holly Black.

Le livre qu’on a jamais lu pour des raisons « physiques »

Le Lien maléfique, Anne Rice, Pocket

Chez moi, c’est Le Lien maléfique, d’Anne Rice. Il faut que je précise que j’ai été une immense fan d’Anne Rice à l’adolescence. Je me suis délectée de ses chroniques des vampires. Aussi, tout naturellement, ai-je acheté le premier volume de la Saga des sorcières. Mais là, malheur : mon édition est tellement peu confortable à lire que je me suis toujours découragée à la première page. Volume épais, police d’écriture minuscule, papier très fin, pages qui se détachent… Ayant ce roman dans ma bibliothèque depuis environ dix ans, je suis à deux doigts de me résoudre à acheter la nouvelle édition parue chez Pocket, que j’espère bien plus lisible !

Le Lien maléfique, Anne Rice. Pocket, 2012. Traduit par Annick Grancher de Scriba.

Autre exemple : Le Vaisseau ardent, Jean-Claude Marguerite et Jonathan Strange & Mr Norrell, Suzanne Clake. Tous deux sont trop épais et trop lourds !

J’ai beaucoup aimé le tome 1, acheté la suite… mais je me suis arrêtée là !

Deadline, Mira Grant, Folio SF

Chez moi, c’est ultra fréquent. J’ai ainsi acheté Deadline, de Mira Grant, après avoir littéralement dévoré Feed, le premier volume de cette trilogie passionnante qui nous plonge dans un monde qui a appris à se reconstruire après une invasion zombie. Dans le premier tome, j’ai suivi un trio de blogueurs américains couvrant une campagne présidentielle dans un pays toujours à la merci des non-morts… C’était en… novembre 2014. Depuis, les deux suites ont eu le temps de sortir en poche, et me narguent fréquemment en librairie. Mais non, je n’ai jamais sorti le tome 2 de ma bibliothèque. Pourtant, chaque année, au mois de novembre, je songe à ma lecture de Feed et j’envisage de lire la suite… sans jamais franchir le pas. Étrange, non ?

Deadline, Mira Grant. Folio SF, 2014. Traduit de l’anglais par Benoît Domis.

Autre exemple : 1Q84 tome 3, Haruki Murakami et Le Siècle tome 3, Ken Follett.

A propos Emily Costecalde 1036 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

6 Commentaires

  1. Les livres que j’emprunte à mes parents, je ne considère pas ça comme des emprunts 😉 Sinon c’est dommage pour Anne Rice, elle est drôlement bien cette série ! Mais je comprends : j’ai personnellement beaucoup de mal avec les couvertures rigides !

  2. Tellement vrai… Il nous les faut, on craque, et ils prennent la poussière… Et parfois je me dis que y’a vraiment des pépites qui attendent sur nos étagères !

  3. Je découvre Café Powell avec beaucoup de plaisir. Pour Le choix de Sophie, j’espère que vous oublierez tout ce qui a été dit et écrit sur ce roman avant de le commencer. Tout le laïus indigeste. C’est un livre plein d’humanité, superbe, avec des personnages hors normes mais ce n’est pas le meilleur de Styron à mon avis. La proie des flammes est au-dessus, plus fin, moins caricatural, plus fouillé aussi. Ce n’est que mon avis. Je pense que pour déguster Le choix de Sophie, il faut le laisser tomber du piédestal où il a été mis par les critiques ! Il mérite vraiment la dégustation. Grand cru d’humanité !

    • Un grand merci pour votre commentaire ! En revanche, il s’agit bien du Monde de Sophie, et non du Choix de Sophie, que je devrais lire un jour… 😉

  4. Tellement ! Les lecteurs sont de vrais consommateurs de livres, et même si nous avons une ribambelle de romans non-lus sur nos étagères, nous continuons à en acheter toujours d’avantage… Pour notre plus grand plaisir !
    En tout cas, dans les livres que tu nous présente, je suis très intéressée par Roots d’Alex Haley, et Le monde de Sophie de Jostein Gaarder

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