Lore : « cherche, trouve et tue » mythologique

Lore, Alexandra Bracken

YOUNG-ADULT — Alexandra Bracken a souvent de bonnes idées, audacieuses et originales : on se souvient de Passenger qui, bien que la réalisation pêchait un peu, enchantait les amateurs de voyage dans le temps. Dans Lore, elle s’intéresse cette fois-ci à la mythologie grecque. Autre sujet passionnant ! S’en tire-t-elle bien ?

Lore a tout du roman efficace, fort d’un pitch high-concept : tous les sept ans, les dieux de l’Olympe deviennent mortels, et la proie des humains. Si vous en tuez un, vous prenez sa place, dérobez ses pouvoirs, devenez immortels et apportez gloire et richesses à votre lignée. Depuis des siècles, de grandes familles issues des plus célèbres héros de la mythologie s’affrontent dans une chasse sanglante. Au programme : du sang, de la rivalité, de la haine, de l’ambition.

Mais Lore a quitté tout ça quand, au terme du dernier Agôn, sa famille a été violemment décimée. Elle est la seule survivante de sa lignée, celle de Persée. Mais, alors qu’un nouvel Agôn commence, un revenant revient dans sa vie, et l’occasion de se venger se présente comme une déesse blessée lui propose une alliance…

Quelle idée bienvenue et brillante que de donner vie aux mythes de l’histoire grecque ! Couplé avec une intrigue à la Hunger Games avec beaucoup d’action, Lore est une véritable machine de guerre romanesque, prêt à tout écraser sur son passage : si on ajoute des sidekicks attachants, un love interest ultra touchant et une héroïne combattive mais faillible, le roman a tout pour plaire. Il joue d’ailleurs sur plusieurs cordes de la tragédie grecque comme la violence, la trahison ou le sacrifice…  Attention, d’ailleurs, certaines scènes peuvent choquer, notamment dans le passé de Lore elle-même. Je reste traumatisée par le destin de ses soeurs… Sans doute mon coeur de Maman qui saigne.

C’est un livre très complet, avec peu de temps morts, et un potentiel cinématographique indéniable : on imagine fort bien Lore, Castor, Miles et les autres évoluer sur grand écran, dans un New York tantôt accueillant, tantôt hostile, résolument visuel. Car oui, en prime, l’histoire se passe en plein coeur de Manhattan, dans une ville que Lore connaît comme sa poche et aime de tout son coeur. Rencontre explosive entre mythes méchamment dépoussiérés et une ville connue de tous comme un parangon de modernité, le roman d’Alexandra Bracken ne pouvait choisir meilleur arrière-plan pour sa chasse aux dieux de l’Olympe…

En somme : on s’amuse bien. Vraiment bien. On regrettera peut-être le côté monolithique du grand méchant de l’intrigue, qui manque un peu de complexité et de profondeur, mais on appréciera qu’il s’agisse d’une histoire auto-conclusive. Je rêverai de pouvoir lire des Agôns du passé, le potentiel est là !

Lore, Alexandra Bracken. De Saxus, 2021.

A propos Emily Costecalde 1157 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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