La face cachée de Margo, John Green

John Green nous avait charmé il y a quelques années avec Où es-tu Alaska, qui mettait en scène un jeune garçon parti vivre loin de chez lui, face à l’énigmatique Alaska. A croire que les jeunes filles mystérieuses sont le sujet de prédilection de l’auteur, qui remet le couvert avec La face cachée de Margo.

Quentin est un modèle d’équilibre : fils unique, avec deux parents psychologues, il est sérieux et relativement sage. Bon, d’accord, il lui arrive de s’adonner à des parties mémorables de jeux vidéos avec ses meilleurs amis Ben et Radar, mais dans l’ensemble, c’est un adolescent modèle…jusqu’à ce que sa voisine Margo s’introduise dans sa chambre. Parti dans une expédition punitive avec son intrépide voisine dont il est secrètement amoureux depuis des années. Mais après cette nuit mémorable où Margo l’a entraîné au bord de l’illégalité, la jeune fille se volatilise. A Quentin de mener l’enquête à partir des indices que Margo lui a laissé.

Si Où es-tu Alaska était une réussite totale qui m’avait énormément plu, j’ai été relativement déçue par La face cachée de Margo, bien que l’on retrouve tout ce qui fait le charme des romans de John Green : l’on y trouve des personnages très attachants, un style alerte, une intrigue émaillée de référence culturelle. Pourtant, impossible de vraiment expliquer pourquoi la mayonnaise ne prend pas. Car assurément, Quentin est quelqu’un d’assez sympathique. Ses amis Ben et Radar sont de bons amis aux personnalités bien ancrées. John Green a réussi à reproduire trois bons spécimens masculins et adolescents qui, entre deux parties de jeux vidéo et après quelques remarques grasses, rêvent de filles, de voitures, et de bières. Beaucoup plus réaliste que l’Ethan de 16lunes qui ne semble penser ni au sexe, ni à sa playstation.

L’intrigue est bien construite, mais trop longue. On stagne. L’histoire ne devient vraiment intéressante qu’à la fin, quand l’action s’accélère et que nos amis s’offrent une vraie course-poursuite. C’est dommage d’attendre autant ! La chute s’avère finalement assez décevante. Néanmoins, l’idée était bonne. Et je ne doute pas que John Green en possède quelques autres en stock. D’ailleurs, son troisième roman An abundance of Katherines a toutes les chances de sortir en France. N’hésitons pas à lui redonner une chance !

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