L’enfant des cimetières, Sire Cédric


Le paysage de l’horreur et du fantastique français était jusque là plutôt morne. Stephen King n’avait pas vraiment d’équivalent, jusqu’à ce que Sire Cédric sorte L’enfant des cimetières, qui a reçu le prix Masterton. Récit dérangeant, L’enfant des cimetières fait partie de ces livres qu’il ne vaut mieux pas lire la nuit, seul, quand il y a de l’orage.

L’inspecteur Vauvert n’en croit pas ses yeux : en très peu de temps, un fossoyeur assassine avec fracas sa famille avant de se suicider, et un adolescent paranoïaque prend en otage un hôpital et tue une jeune artiste peintre…et ce n’est que la première étage d’une vague de meurtres sanglants et de suicides.

David, jeune photographe et accessoirement conjoint de l’artiste-peintre assassinée, tâche de mettre à jour la vérité, mais entre légendes urbaines et histoires de spectre, la réalité est encore plus effroyable que tout ce qu’il avait pu imaginer.

L’enfant des cimetières est de ces romans d’horreur qui vous happent dès les premières pages et vous empêchent de dormir : en quelques mots bien choisis, l’auteur construit une atmosphère glauque, effrayante, telle que l’on s’y croirait. Il joue avec nos peurs, et crée des images horribles, presque dérangeantes. Car David, le héros, est quelqu’un de très banal : il n’est pas très difficile de se mettre à sa place. Sa mésaventure pourrait être la notre. En prise avec des évènements surnaturels, le jeune homme doit se convaincre et convaincre son entourage de l’impossible. Il fera l’expérience du deuil, de la folie, de la douleur. Avec l’aide de son amie Aurore, il doit lutter contre des forces qui le dépassent. Le noeud se resserre peu à peu autour du héros : des morts, plus atroces les unes que les autres, poussent le lecteur à se cramponner à son livre, n’osant le reposer, mais craignant de poursuivre. Le dénouement surprend, et est, je dois le dire, plutôt bien trouvé. L’on ressort de cette lecture satisfait et terrorisé. Mais peut-être suis-je une petite nature?

L’on compare souvent Sire Cédric à Stephen King. Les deux auteurs ont certes un style et un univers assez différents, mais les deux parviennent aisément au même résultat : un vrai bon roman d’horreur, qui tient son lecteur en haleine et lui fait une belle peur. Sire Cédric écrit bien, c’est indéniable. Il a de bonnes idées et un certain talent pour construire ses atmosphères.
Peut-être, dans quelques décennies, aura-t-il écrit autant de livres que Stephen King, ce que l’on espère. En somme, c’est un livre que j’ai dévoré, et dont certaines scènes m’ont fait froid dans le dos. Les personnages m’ont semblé vraiment sympathiques : j’ai notamment apprécié Vauvert, le flic qui prend son travail au sérieux et qui est près à se mettre en danger par amour du devoir et le charisme de Krystel semblait traverser le papier !

Je remercie Livraddict et Pocket de m’avoir fait découvrir ce très bon roman !

12 Commentaires

  1. Bon et ben il y a plus qu’à trouver une soirée d’orage pour je serais seule pour le lire. XD

    Plus sérieusement, j’ai toujours eu envie de lire un roman qui fait peur avec ces conditions mais les orages ne durent jamais longtemps chez moi ou alors il font partir l’électricité et hors de
    question de lire à la bougie.Sinon, j’espère le sortir vite de ma PAL.

  2. hé bien je le met sur ma petite liste ! Ca fait longtemps que je n’ai pas lu de livre qui fait peur, alors je te fais confiance j’espère que ce livre me plaira aussi 😀

  3. alors là j’ai peur !

    les thrillers j’aime mais Strephen King…… j’ai lu Le Fléau que j’ai adoré mais sinon j’ai du mal …..alors je file me cacher !

  4. Il n’y a pas pire froussarde que moi, mais ce style de roman me fait toujours envie… Et celui-ci tout particulièrement, surtout après avoir lu ton avis !

    J’ai bien envie de me laisser tenter, mais après mes concours, hein ! J’ai intérêt à bien dormir avant… 🙂

     

    Merci d’être passée sur mon blog 😉

  5. le début ton billet m’a fait penser à Stephen king et c’est en effet ce que tu développes ensuite, c’est un auteur que j’ai beaucoup lu il y a longtemps et dont les histoires m’ont souvent
    effrayées ; alors je me laisserais bien tenter par ce roman de sire cédric

  6. La différence majeure avec King est, sur ce livre, l’empathie avec le personnage. J’en ressens beaucoup dans les King, et pour DAvid je n’en ai ressenti que très peu.

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