B.a-ba, la vie sans savoir lire, Bertrand Guillot

Nous n’avons pas toujours su lire. Vous souvenez-vous de vos années d’apprentissage, quand nous essayions de déchiffrer péniblement nos lettres en tirant la langue sous l’effort?

B.a.-ba nous permet de nous rappeler à quel point apprendre à lire est difficile : et ça l’est d’autant plus quand on est adulte.

Bertrand Guillot a donné pendant trois ans des cours d’alphabétisation à des adultes à Paris. Dans un roman qui n’a rien d’une fiction, il fait le récit de cette expérience, un véritable défi qui lui a permis de faire de belles rencontres et de se sentir utile. Au fil des mois, il s’efforce d’apprendre à lire à son petit groupe, afin qu’ils soient enfin capable de déchiffrer leurs factures et leurs fiches de paies, de se repérer  et de regagner une estime de soi.


En France, malgré tout ce que l’on peut croire, l’illettrisme est un problème réel. L’on ne se doute pas à quel point l’on est handicapé dans la vie de tous les jours quand on est incapable de lire les panneaux, sa facture, les étiquettes. Lire nous est devenu tellement évident, tellement facile ! Bertrand Guillot s’improvise donc professeur pour aider quelques personnes à apprendre à lire. Imaginez : comment expliquer à un adulte la différence entre consonnes et voyelles, ce qu’est une syllabe, ou le S du pluriel ? L’auteur se heurte rapidement à des difficultés, et hésite entre méthode globale et syllabique.Si, enfants, nous absorbons aisément ce savoir (beaucoup d’enfants de cours préparatoire parviennent à peu près à lire dès les vacances de Noël), quand on est adulte, c’est beaucoup plus difficile : trois fois par semaine, après le travail, ces hommes et ces femmes dont le français n’est pas toujours la langue maternelle essaient de percer le secret de l’écriture…On est bien loin de l’aisance et de l’insouciance des enfants.

Au détour des vendredis soirs où Bertrand enseigne la lecture et l’écriture, se dessine le portrait d’hommes et de femmes que l’on pourrait croiser quotidiennement dans la rue, et qui se découvrent au fil des pages, des personnes attachantes dans leur quête de savoir et de compréhension.

Cette histoire vraie est à la fois instructive et émouvante : on se dit qu’on a une sacrée chance de savoir lire et écrire. Comment se débrouillerait-on si, exilés dans un pays à l’alphabet différent, on devait tout réapprendre?A la fois agréable à lire et source de réflexion, B.a.-ba a été une lecture très agréable. Je remercie vivement Mathilde de Garidel, des éditions Rue Fromentin pour cette découverte.

7 Commentaires

  1.  Coucou !

    Nouvel article ne page 9 article ; La part des TENEBRES de Stenphen King 

    Lecture en  » « cours » Le cid De Corneille

    Citation du jour : Savoir ce que tout le monde sait, c’est ne rien savoir. Le savoir commence là où commence ce que le monde ignore.
     
    merci de laisser un ou plusieurs commentaires pour rester prévenu .

    Bisous !

  2. Ben ouais, près de 10% d’illétrés en France, ce n’est pas négligeable et ça ne fait pas de mal de s’en rappeller.

    Je ne connais pas du tout ce livre, mais tu m’as donné envie d’en savoir un peu plus 🙂

    Merci d’être passée.

  3. J’adore Stephen King ! Je te conseille Salem de cet auteur.

    ____

     

    –> c’est vrai que c’est bien merci pour le conseil j’essairai de le lire il a l’air bien

  4. Je vois ce livre sur de nombreux blogs et l’histoire forcément est intéressante, encore plus peut-être quand on connaît la difficulté d’enseigner à des adultes.

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