La fille du marais, Franny Billingskey

La littérature jeunesse prend un nouveau tournant avec les éditions Les grandes personnes : avec ce roman entre deux eaux, ils continuent de poser les bases d’une collection prometteuse.

Briony Larkin n’est pas une fille comme les autres. A dix-sept ans, elle vit dans le Swampsea, dans la campagne anglaise, dans un village reculé. Fille de pasteur, elle cache un lourd secret : c’est une sorcière, une nature qu’elle doit dissimuler à tous de peur d’être pendue.

Deux mois avant le début de l’histoire, Briony a perdu sa belle-mère : sa vie est sur le point d’être une nouvelle fois bouleversée quand le beau Eldric et son père s’installent sous son toit…

La fille du marais est ce que l’on peut appeler une bonne surprise, dans la mesure où il est très difficile d’entrer dans l’histoire, où l’on pense même abandonner, avant que subitement, un déclic se produise. En effet, l’incipit est très sombre, et nous dévoile une héroïne plutôt désagréable, se dénigrant sans cesse, persuadée d’être mauvaise, et se plaignant de tout. Cependant, après quelques dizaines de pages, le lecteur comprend mieux le monde de Briony et lui pardonne volontiers sa mauvaise humeur. L’adolescente, en effet, a vécu des évènements très durs pour une jeune fille de son âge : elle a notamment à charge sa soeur jumelle, déficiente mentale, et vit au quotidien avec sa culpabilité et une haine virulente envers sa propre nature. Briony devra apprendre à s’accepter et à s’aimer, comme toute adolescente, mais également à se laisser aller.

L’univers de Briony est relativement difficile à dater : entre un puritanisme et un fanatisme dignes des procès de Salem, et de fréquentes allusions à des inventions « récentes » (radiologie, automobile…), dur de faire le tri. Toutefois, le village où réside Briony se caractérise par son autarcie, son attachement à de vieilles légendes et son respect borné de conventions  acculées. Dans ce monde étouffant, Briony doit sans cesse jouer un rôle. Eldric bouleverse la donne et met à mal les habitudes de la jeune fille. très rapidement une complicité et une attirance notable s’installent entre les jeunes gens. Une histoire d’amour en dents de scie assez touchante, avec quelques belles scènes.

Il faut tout de même attendre près de la moitié du roman pour que l’on prenne vraiment plaisir à la lecture. Cependant, la fin vaut vraiment l’effort. Finalement, l’on en garde un très bon souvenir. Je remercie vivement les éditions Les grandes personnes pour cette jolie découverte.

11 Commentaires

  1. J’ai reçu ce livre par les éditions Gallimard Jeunesse et l’éditeur Les Grandes Personnes. J’avoue que sans cet envoie, jamais je n’aurai acheté ce roman. Je suis actuellement en train de le lire et je crois que je dois être encore dans la phase « je compte abandonner ». Je suis bientôt aux deux cent pages mais le déclic ne s’est pas (encore ?) produit.

  2. Bonjour
    On m’a donné à lire cet ouvrage car je fais partie d’une association centrée autour de la lecture, je n’ai pas encore dépassé le stade de l’ennui et une ado à qui je l’avais passé l’a vite laissé tomber.
    Une question s’il vous plait mesdames: quelle est la tache d’une « chroniqueuse prio »?

    merci beaucoup.

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