Lueur de feu, Sophie Jordan

Si les histoires de romance paranormale pour adolescents avec des vampires et des loup-garous commencent à vous lasser, il est temps de chercher d’autres types de héros. Justement, Gallimard vient de sortir « Lueur de feu » : ici, ni monstres à dents acérées ou poilus, place aux…dragons !

Jacinda est ce que l’on appelle un « draki » : descendant de dragons, elle peut se transformer, voler, et même cracher du feu, un don rarissime pour les siens. Un jour, sa vie bascule : alors qu’elle est sous sa forme de « draki », elle est prise en chasse par des tueurs, prêts à tout pour la capturer afin de vendre sa peau, son sang et ses os. Elle s’en sort cependant, sauvée par un des chasseurs. Mais pour éviter la punition de son clan, Jacinda doit fuir avec sa mère et sa soeur. Dans un lycée perdu dans le désert, elle tâche de vivre une vie normale…sauf que l’étrange chasseur qui l’avait épargnée est lui aussi élève dans cette école.

C’est une bonne surprise de trouver enfin un auteur qui décide de s’éloigner des thèmes classiques (vampires, loup-garous et anges) pour explorer un mythe ancien et peu exploité en fantastique jeunesse. L’on découvre la vie de Jacinda, partagée entre vie humaine et vols en plein ciel sous sa peau de dragon. Cependant, la vie de la jeune fille n’a rien d’idyllique, dans la mesure où son clan acquiert en quelques pages l’apparence d’une secte : refermé sur lui-même, avec ses règles propres et même des mariages arrangés, il est dirigé d’une main de fer par Cassian et son père. Malgré tout ces signes évidents, Jacinda ne se doute de rien et vit parfaitement heureuse, en dépit de la mort de son père quelques années auparavant.

Lorsque la mère de Jacinda décide de fuir, la jeune fille est perdue, et ne comprend pas pourquoi toute sa vie est ainsi remise en cause. Elle se sent différente de sa soeur et de sa mère, déracinée, à l’agonie, dans un lieu désertique où le dragon en elle se meurt. Néanmoins, la jeune fille ne se révolte qu’en pensées et ne passe pas à l’acte : elle ne pense pas vraiment à fuir. C’est là que le récit, de prometteur, devient progressivement décevant. En effet, Jacinda tombe (forcément) amoureuse du jeune chasseur qui la sauvée. Après avoir tenté faiblement de résister, elle ne tarde pas à tomber dans ses bras : l’on retombe dans le bon vieux cliché du tombeur de la classe inaccessible façon Troy Bolton qui s’amourache de la petite nouvelle insignifiante…en apparence. Jacinda change donc d’avis sur la ville où elle vit en quelques pages : aucune évolution à noter, mais plutôt un changement brusque. Paf ! Elle est amoureuse. Et ça change tout. D’un personnage plutôt sympathique, elle devient creuse et superficielle. C’est dommage de voir un récit qui avait tout pour se démarquer des autres tomber dans les mêmes travers que les autres romans pour adolescents.

Mais voyons le bon côté des choses : ça se lit vite, et à part cela, c’est très plaisant à lire. Cela reste un agréable moment de détente.  Un grand merci à Charlotte et à l’équipe Gallimard !

4 Commentaires

  1. L’histoire avait l’air plutôt sympa en lisant ton avis mais voilà les histoires d’amour évidentes au bout d’un moment ça me lasse enfin bon si un jour je le trouve à la bibliothèque ou d’occasion, je le tenterai peut-être car l’idée du « draki » est plutôt bonne.

  2. J’avoue que le cliché de tomber amoureuse ainsi ne me gêne pas. En général ça n’en fait pas un coup de coeur mais une jolie lecture bien sympathique.
    Je pense tout de même le lire !

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