Extrêmement fort et incroyablement près, Jonathan Safran Foer

Le 29 février sortira dans les salles Extrêmement fort et incroyablement près, adaptation du roman de Jonathan Safran Foer, une des figures montantes des lettres new-yorkaises. Extremely loud & incredibly close est un roman ambitieux, emblématique de la  « post-9/11 literature », dans lequel se dévoile un New York meurtri mais toujours aussi vaste et complexe.

Oskar Schell est un petit surdoué de neuf ans, passionné d’astrophysique, curieux, attachant. Il a perdu son père dans les attentats du 11 septembre, un an auparavant. Un jour, Oskar trouve une clef mystérieuse dans les affaires de son père. Dès lors, il n’aura de cesse de chercher la serrure qu’ouvre cette clef, dans une quête initiatique sur les traces de son père.

Extrêmement fort et incroyablement près est un de ces livres qui témoignent d’un talent certain, mais qui laisse tout de même une sensation d’inabouti. Dès les premières pages, il est très facile de s’attacher à Oskar, dont le ton vif et candide est des plus rafraîchissants. Le petit garçon ne cesse de se poser des questions, parfois très pertinentes, parfois très drôles et est d’une franchise très agréable à lire. Cependant, le roman souffre très rapidement de longueurs qui nuisent à l’équilibre du récit.

Oskar mène donc l’enquête, essayant de découvrir où mène cette clef. Il tente également de faire le deuil de son père et de ne pas en vouloir trop à sa mère, qui est encore en vie. Au récit du jeune garçon s’entremêle celui de ses deux aïeux, une nouvelle histoire de deuil et d’absence. Jonathan Safran Foer est indéniablement bon lorsqu’il s’agit de décrire l’insoutenable, et tout aussi bon lorsqu’il s’agit de construire ses personnages. Dommage, cependant, qu’il perde parfois son lecteur en route. Son roman avait pourtant toutes les clefs pour séduire : l’atmosphère si lourde et si terrible de l’après 9/11, un gamin attachant, un passé omniprésent…Cependant, le lecteur demeure mal à l’aise une bonne partie de l’histoire et est complètement dérouté face à certains passages. Ce roman est certes original, tant dans sa narration que dans sa construction, grâce à de nombreux jeux sur la typographie et des photographies, mais il me laisse finalement une impression mitigée. Reste à voir si le film corrige les défauts du roman, car l’histoire est pourtant bonne.

Extrêmement fort et incroyablement près, Jonathan Safran Foer. Éditions de l’Olivier, 2006.

7 Commentaires

  1. Personnellement, j’ai tout simplement adoré. Je n’ai par contre pas aimé les passages avec les grands-parents mais malgré ça, ce livre m’a laissé une excellente impression et beaucoup de baume au coeur 🙂

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