La Fille de braises et de ronces, Rae Carson

 

« R », de chez Robert Laffont, est la nouvelle collection qui monte. Toute nouvelle, « R » est portée par quelques titres choisis avec beaucoup de soin, car sur eux reposent l’image de la collection. Un des premiers opus proposé est  La Fille de braises et de ronces, le premier tome d’une saga fantasy pour le moins prometteuse. Si vous avez aimé Alera de Cayla Kluver, foncez. Et si vous voulez découvrir l’heroic fantasy jeunesse, vous feriez mieux de vous procurer ce premier roman au plus vite.

Car il est impossible de ne pas s’attacher à Elisa, une héroïne très humaine. Princesse de seize ans, et élue de son peuple, elle est mariée à un roi de vingt ans son aîné. Porteuse de la pierre sacrée, elle sait que tous les regards sont braqués sur elle. Mais son peuple est déçu par cette princesse enveloppée et immature, qui semble plus préoccupée par le menu de la journée que par la possibilité d’une guerre avec un royaume voisin et impitoyable….

Elisa, à seize ans, voit sa vie basculer lorsqu’elle quitte les siens pour le royaume de Joya d’Arena, le territoire de son nouvel époux. La jeune fille, complexée par ses kilos en trop et persuadée que sa soeur aînée aurait mieux fait l’affaire pour régner, doit de surcroît découvrir les intrigues de cours et s’initier aux arcanes du pouvoir. Une tâche difficile quand on se sent en trop au sein de sa propre famille !

Très touchante, Elisa évolue tout au long du roman. Les événements la forcent à grandir, et, d’enfant gâté, elle se mue progressivement en jeune femme ayant l’étoffe d’une reine. Cette évolution, ce brusque passage à l’âge adulte, fait de La Fille de braises et de ronces un roman initiatique d’une grande force, et ne peut que vous donner envie de savoir ce que le Destin réserve à Elisa dans les prochains tomes.

Rae Carson n’a besoin que d’un roman pour bâtir des bases solides pour sa trilogie. Elle crée de toutes pièces un univers riche, à la situation politique dangereuse et complexe, où les jeux d’alliance des uns, et les complots des autres sont monnaie courante. Grâce à des descriptions très vivantes, l’auteur rend les aventures d’Elisa très visuelles, et on ne s’attache que davantage à l’histoire de son peuple, martyrisé par le pays d’Invierne. Elisa découvre les ravages de la guerre, et la violence de ses ennemis. Rien ne lui sera épargné. Rae Carson ose comme peu d’auteurs de fantasy pour la jeunesse le font, n’hésitant pas à recourir à des images très fortes.

Grâce à un style fluide, et à une galerie de personnages tous plus authentiques les uns que les autres, Rae Carson nous propose un roman que l’on peut aisément dévorer en un week-end, voire en une nuit. La Collection R vise haut avec ses premiers titres, et elle a bien raison, dans un marché en quête de renouvellement. Affaire à suivre !

La Fille de braises et de ronces, Rae Carson. Robert Laffont, 2012.

 

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