Dark shadows tome 2, Lara Parker

A l’occasion de la sortie du film Dark Shadows, Michel Lafon réédite la trilogie écrite par Lara Parker, et qui s’inspire de la série télévisée dans laquelle elle jouait autrefois le rôle d’Angélique. Dans le premier tome, nous avions découvert les personnages de Barnabas et d’Angélique, le vampire maudit et la sorcière abandonnée. Dans le deuxième tome, l’histoire, après s’être étendue sur le passé de la jeune femme,  nous permet de découvrir davantage Barnabas, ses hésitations et ses regrets.

Après avoir été vampire pendant deux siècles, Barnabas tutoie presque de nouveau l’humanité grâce aux bons soins de la fidèle Julia, à qui il a promis sans grande conviction le mariage. Barnabas semble sur le point de retrouver quiétude et confort, quand il découvre avec stupeur le visage du nouvel occupant de son ancienne demeure de famille. Cette Antoinette ressemble décidément beaucoup à Angélique, l’amour d’autrefois de Barnabas, qui a autrefois ruiné sa vie.  Et, comme si cela ne suffisait pas, un vampire semble rôder à Collinsport.

Si le premier tome de cette trilogie nous avait immergé dans l’atmosphère étouffante et moite des îles, où Angélique a été élevée, ce deuxième livre nous plonge dans l’univers sombre et glacial du Salem de la fin du XVIIe siècle. A l’histoire de Barnabas s’entremêle celle de Miranda, une jeune fille vivant en Nouvelle-Angleterre en 1692, à l’époque des terribles procès pour sorcellerie. Cette époque difficile et sans concession a fortement influé sur la dynastie des Collins : la malédiction qui frappe la famille de Barnabas y trouve sa source. Grâce à Miranda, nous découvrons la difficulté d’être femme à une époque où la convoitise, la jalousie, la concupiscence pouvaient vous précipiter sur l’échafaud. Nous voyons alors les effets d’une foi aveugle et d’une peur qui, se muant en haine, peut amener bien des horreurs. Miranda, une jeune orpheline, a hérité de ses parents une ferme et un lopin de terre avantageux, qui suscite l’envie chez ses voisins. Dans la Salem de 1692, attirer l’attention peut être mortel pour une femme. Miranda le découvrira à ses dépends. Une nouvelle fois, on ne peut que louer l’habileté de l’auteur à jongler avec les mots et les images de manière à rendre un tableau vivant, qui s’impose à l’esprit du lecteur.

En 1971, Barnabas redevient progressivement humain et redécouvre les plaisirs simples de l’existence, tel que le soleil, mais souffre de sa transformation. Après deux cents ans de beauté et de jeunesse, Barnabas se voit dépérir, ses cheveux perdant son lustre et sa vitalité, ses traits se creusant, ses dents se cariant. L’âge le rattrape peu à peu. Il essaie peu à peu de retrouver un semblant de vie normale, s’apprêtant pour cela à passer la bague aux doigts de Julia, le docteur qui l’a sauvé. Mais lorsqu’il apprend à connaître Antoinette, sa vie et ses aspirations changent radicalement.

Sans surprise, Lara Parker nous propose une nouvelle fois un texte de qualité, où la fluidité du texte sert une intrigue simple mais efficace. La puissance visuelle de ses descriptions est un des atouts les plus marquants de ce roman, qui parvient à rendre certaines scènes très vivantes. On regrette cependant la présence de quelques zones floues entre les deux tomes : certains personnages sont totalement nouveaux et surprennent le lecteur, qui se demande s’il n’a pas loupé un épisode. Ce tome est globalement moins abouti que le premier, mais il tient cependant ses promesses, et donne envie de découvrir le troisième et dernier tome.

Dark Shadows, tome 2, Lara Parker. Michel Lafon, 2012.

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