Retour vers le futur

Près de trente ans après la sortie en salles du premier volet de Retour vers le futur, force est de constater que son intrigue, ses héros, ses répliques cultes (Nom de Zeus !) font désormais entièrement partie de notre culture commune. Même nous qui n’étions pas nés lors de la sortie au cinéma du film connaissons sur le bout des doigts les ressorts et les répliques du film. Abondamment diffusé et rediffusé sur les chaînes nationales, Retour vers le futur a bien vieilli et nous fait toujours rire, même après l’avoir vu dix, douze, quinze fois. C’est une bouffée de nostalgie, et quand on entend « 88 miles à l’heure », nous n’avons qu’une envie, nous caler dans le canapé et nous laisser embarquer par le film.

retour vers le futur

Marty, tu dois venir dans le futur !

Dans deux ans, nous aurons atteint le « futur » tel qu’il est montré dans Retour vers le futur II : novembre 2015 n’a plus rien de lointain, ou d’utopique. Nous discernons très bien le 2015 qui se profile et malheureusement, il n’y aura ni voitures volantes, ni overboard Mattel, juste, probablement, une autre année de crise économique.

Retour vers le futur ne se résume pas qu’à une série de schémas récurrents (les Tannen finissent souvent dans le purin) et de clins d’œil (le film que regarde Biff dans son jacuzzi dans le volume II préfigure la manière dont Marty triomphera de son ancêtre à la fin du troisième film). Certes, les trois films sont très clairement entremêlés, dans un effet de mise en abîme étonnant, puisque dans le deuxième film, Marty pénètre l’espace du premier et voit de ses yeux des pans entiers de l’intrigue du volet initial. On est toujours étonné de voir de voir à quel point les films s’enchaînent bien, alors que le premier film était initialement pensé comme un « one-shot », sans suites, et qu’il y a tout de même quatre ans entre le premier film et le deuxième. Retour vers le futur, c’est LE film sur le voyage dans le temps, LE film qui nous dévoile l’essence même des années 50, LE film d’anticipation un peu farfelu où les pizzas déshydratées côtoient les voitures volantes….

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Doc, je suis de retour du futur !

Retour vers le futur nous plonge donc avec délice dans les années 80, à Hill Valley (Californie). Marty McFly est un jeune garçon de dix-sept ans comme les autres : son père est un loser tyrannisé par son collègue Biff, sa mère se noie littéralement dans sa frustration, ses frères et sœurs sont des bons à rien sympathiques. Marty a deux passions dans sa vie : sa copine Jennifer et la musique, dont il espère faire son métier. En somme, Marty est un garçon tout à fait normal, plutôt susceptible et débrouillard. A ceci près qu’il est ami avec un drôle d’illuminé, Emmett « Doc » Brown, un scientifique au regard fou et au cheveu désordonné…

Un soir, convoqué par Doc sur le parking du centre commercial des deux pins (qui deviendra plus tard le centre commercial du pin solitaire, la faute à Marty et à ses talents douteux de conducteur), Marty découvre ce que le vieil homme mijote depuis quelques temps : il travaille ni plus, ni moins, à une machine à voyager dans le temps, sous la forme d’une DeLorean, une voiture que tout le monde connaît désormais uniquement comme LA voiture de Retour vers le futur, avec d’improbables portières papillon, sûrement très pratiques pour se garer à Walmart. Lorsque Doc se fait inopportunément descendre par les personnes à qui il a « emprunté » le plutonium destiné à faire fonctionner la DeLorean, Marty n’a d’autre choix que de grimper dans la voiture infernale pour fuir. Sauf qu’à 88 miles à l’heure, la voiture quitte 1985 pour 1955, l’année où Doc a eu l’idée du convecteur temporel, qui permet l’existence de la machine à voyager dans le temps. Comble de malchance pour Marty, désormais bloqué trente ans dans le passé, il empêche malencontreusement la rencontre de ses parents en sauvant son père, sur le point d’être renversé par une voiture. Sa mère, qui avait joué les infirmières, s’amourache alors de Marty, qui découvre une jeune fille délurée, qui le met extrêmement mal à l’aise en commentant la couleur de ses sous-vêtements (violets) et en lui mettant la main sur la cuisse…Marty, avant de repartir pour 1985, doit donc faire en sorte de détourner les ardeurs de sa mère vers son père. Et ce n’est pas une mince affaire !

retour vers le futur 2Revenu dans that good ol’1985, Marty n’a pourtant guère le temps de souffler, car Doc l’entraîne manu militari vers son futur, en 2015, afin de sauver la mise aux enfants de Marty et de Jennifer et les empêcher de sombrer dans le crime. Mais l’appât du gain perd Marty, qui met involontairement dans les mains de l’ennemi de la famille Biff  « Butthead » Tannen l’almanach, document révélant tous les résultats sportifs de 1950 à 2000, lui permettant ainsi de changer le passé et de bâtir un véritable empire. Marty retourne dans un 1985 où Hill Valley est devenue Hell Valley, où sa mère est devenue l’épouse de Biff, où son père a été assassiné et où Doc est interné. Bref, comme dit Marty, c’est pas le pied. D’autant plus qu’il ne parvient à détruire l’almanach que pour voir la DeLorean frappée par la foudre, avec Doc à l’intérieur. Doc se retrouve alors piégé en 1885, à l’époque où Hill Valley n’est que l’avant-poste de la ruée vers l’or. Forcément, Marty n’hésite pas à revêtir sa plus belle tenue de cow-boy pour filer un coup de main à son savant fou préféré.

Résultat, le spectateur, tout comme Marty et Doc, finit par conclure que le voyage dans le temps n’est pas une si bonne idée que ça. Le film, en revanche, l’était : en 2013, on a bien l’impression que tout le monde l’a vu et revu, un peu comme Star Wars ou Indiana Jones, sans Harrison Ford. Reste à voir comment nos enfants percevront cette trilogie après 2015…

Par Emily Vaquié, de Café Powell

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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