Le Maudit de la belle époque

La belle époque est une ère de la vie parisienne qui laisse rêveur : nous nous figurons bien aisément les fêtes sur les grands boulevards, les cocottes paradant, une coupe de champagne à la main, dans l’insouciance de la France d’avant la Grande guerre. Catherine Guigon, avec Le Maudit de la belle époque, s’efforce de nous immerger dans ce monde de faste et de lumière, où chacun est scruté par l’œil critique de ses pairs. Dans les années 1890, les médias étaient déjà impitoyables. Catherine Guigon s’empare d’un fait divers, le « cas » Max Lebaudy et nous narre la chute d’un millionnaire.

le maudit de la belle époque

Max Lebaudy est l’héritier d’un empire sucrier, ce qui lui vaut affectueusement le surnom de « Petit sucrier ». Malgré ses millions, le jeune homme décéda à l’aube de sa vie adulte, d’une tuberculose, « une maladie de pauvre » comme il l’appelle. La mort du jeune homme aurait probablement pu être évitée, n ‘eût été l’acharnement des médias et du Tout-Paris. L’ouvrage s’ouvre sur les obsèques, rigides et sans faste, du jeune Max. Puis Catherine Guigon nous plonge dans l’enfance de Max, nous décrit le terrible personnage de la mère de Max, figure terrible, qui n’est pas sans évoquer la mère de Vipère au poing. Max grandit délaissé par sa mère, piégé au cœur de la brouille entre ses parents. Sa mère est bien vite jalouse de la relation qui se noue entre le père et le fils. Elle tâchera de le faire payer au jeune homme, allant jusqu’au tribunal. Max, devenu majeur, s’entoure de fêtards et croque la vie à pleine dents, dépensant ses millions à tour de bras. Mal accompagné, le jeune homme court à sa perte, s’attirant les foudres d’une journaliste enragée, Mme Séverine.

C’est un roman historique, qui s’est construit sur un faits divers : cela se sent, probablement trop, car le roman finit par se muer en documentaire. Cela crée une distance avec le lecteur, qui ne parvient pas à s’attacher à Max Lebaudy. Le lecteur considère l’intrigue avec détachement, mais non sans intérêt. Car Le Maudit de la belle époque est une véritable chronique de la belle époque et nous révèle les coulisses d’un monde impitoyable. La succession des fêtes et tous les noms finissent cependant par lasser le lecteur. On sort de cette lecture mitigé mais satisfait d’avoir découvert l’envers du décor.

Le Maudit de la belle époque, Catherine Guigon. Seuil, 2013.

2 Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.