Marie et Claude sont heureux. Ils sont mariés depuis plus de trente ans et ont quatre fantastiques filles. Bientôt elles seront assez grandes et elles se marieront avec de gentils catholiques et auront de beaux bébés blancs.
« Je vous écoute. »
Mais, car il y a toujours un mais, aux épousailles des trois aînées, le gendre est loin d’être idéal. Odile épouse David, un juif qui cherche à monter un super business. Isabelle épouse Rachid, un avocat arabe musulman. Ségolène épouse Chao, un banquier chinois bouddhiste. La dernière chance repose sur les épaules de la cadette, Laure. Et miracle, Xavier le fils de la famille bien comme il faut d’à côté est là pour les fêtes de Noël. Entre la dinde et la messe de minuit, Marie et Claude vont arranger LA rencontre qui changera leur vie.
« Hum »
Le lendemain, Laure annonce à ses parents qu’elle se marie. La victoire est assurée. Son choix ne se porte pas sur Xavier. Elle a rencontré un homme à Paris et c’est lui qu’elle épouse. Rassurons-nous, il est catholique et s’appelle Charles. Tout va bien et l’honneur de la famille Verneuil est sauf.
« Continuez »
N’oublions pas, il y a toujours un mais. Charles est d’origine ivorienne et sa peau est aussi noir que le chocolat, dixit le petit suisse (comprenez Laure). Et ça, ce n’était certainement pas prévu au programme de Marie et Claude.
«Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? »
Dans cette comédie sociale très actuelle, on retrouve les travers et clichés communs de notre pays. Les Verneuil ne sont pas racistes, loin de là. Mais tout de même, un vrai français bien comme il faut, catholique, avec un bon emploi, une bonne famille… Philippe de Chauveron dresse le portrait d’une génération perdue dans les méandres de l’immigration et de la suivante qui rêve de mixité et de tolérance tout en critiquant son voisin.
« Y aura Jackie Chan et Arafat ? Y aura Bruce Lee et Popeck ? Y aura Khadafi et Enrico Macias ? »
Si le sujet est actuel et sérieux, la manière dont le récit est mené ne peut que nous rendre hilares. Les acteurs sont tous aussi bons les uns que les autres et nous présentent des personnages plein de caractère et de réalisme.
« Tu peux être cool pour une fois.
– Tu m’as pris pour l’oncle Ben’s ? »
En résumé, un grand moment de détente et de rire mais qui vous fait inconsciemment réfléchir. N’hésitez pas ! Allez vous étirer les zygomatiques et profitez d’une heure quarante de bonheur. Vous ne verrez plus les mariages du même œil. Je sais que moi, je rirai bien au prochain.
En salle depuis le 16 avril 2014
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