Javier Moro, auteur espagnol qui a récemment fait découvrir à des milliers de lecteur la destinée de la famille la plus importante d’Inde avec son roman Le Sari rose. Cependant, avant de s’intéresser à l’histoire contemporaine de ce pays immense, il avait déjà écrit sur l’Inde, mais une Inde encore régie par l’empire britannique, l’Inde des maharajahs. Afin de faire découvrir au lecteur un pays au tournant de son histoire, Javier Moro se base sur l’histoire vraie d’Anita Delgado, une jeune danseuse andalouse aux origines modestes, qui s’attira par son charme et sa candeur les faveurs du rajah du Kapurthala, une région au nord de l’Inde. Amoureux fou, le rajah la couvre de richesses, et l’emmène en Inde, où elle sera une éternelle intruse, rejetée par les quatre autres épouses de son mari, mais également par les autorités britanniques.
Malgré un ton assez détaché, propre aux biographies, Javier Moro réussit l’exploit de rendre son héroïne la jeune et jolie Anita extrêmement attachante, et l’on suit avec bonheur ses aventures. Mais au-delà du roman, Javier Moro parvient à ressusciter l’Inde du début du vingtième siècle, qui commence à se mouvoir tout doucement vers l’indépendance : il décrit les relations tendues entre
des anglais craignant la naissance d’une classe d’anglo-indiens aux idées indépendantistes et des princes, qui ne sont pas vraiment des rois, et qui souffrent de n’être que des souverains de pacotille. Le lecteur découvre une Inde régie par les traditions, une Inde aux coutumes variées, aux religions diverses : Javier Moro explique de façon très précise, et sans jamais lasser, le système des castes, très complexe, ou les différences entre musulmans, hindous et sikhs.
En parallèle, l’on nous peint le portrait de la bonne société internationale, qui voyage sur des paquebots de luxe, danse le tango à Paris, dépense sans compter chez Cartier et Fabergé, éduque ses héritiers en Europe. Anita, d’Espagnole sans le sou, devient une maharani indienne à la richesse indécente. Pourtant, elle se heurte au mépris et à l’incompréhension des épouses indiennes de son mari, qui ne l’accepteront jamais. Ces rivalités féminines, parfaitement exploitées par l’auteur, ainsi que la personnalité volage du rajah, amèneront progressivement l’idylle des personnages à son terme. Le lecteur assiste à cette évolution inéluctable avec un sentiment d’impuissance, et souhaiterait voir Anita vivre heureuse avec l’amant qu’elle finit par prendre, le propre fils du rajah. Mais comme seules les histoires vraies peuvent le faire, rien ne finit jamais comme on pourrait s’y attendre.
Si au début, l’on alterne entre la venue d’Anita en Inde, et sa rencontre avec le rajah, par la suite, Javier Moro consacre des chapitres entiers à l’histoire du rajah, à son passé, d’anecdotes cocasses en événements politiques, ou à ses compagnons, rivalisant tous dans la démesure. L’aspect historique est bien évidemment crucial dans ce roman : ainsi, la première guerre mondiale est évidemment un événement qui bouleverse la vie d’Anita. Le lecteur apprend ainsi comment l’empire britannique a envoyé à la mort des milliers de jeunes Indiens. Une passion indienne séduit finalement non par le récit d’une histoire d’amour tragique, mais par sa description d’un pays et de son histoire, par la découverte d’une culture riche et très variée.
Mon grand coucou du jour
Je suis contente que ce livre t’ait plu. Je l’ai découvert il y a maintenant 2 ans mais j’en garde un très bon souvenir.
je fais un petit tour pour découvrir ce que tu lis, ou a lu.
beau choix que celui là, toute la magie d’un univers féérique
, mais qui ne l’est pas tant que ça et une sombre histoire d’amour tragique ! ça donne envie
en ce moment je dévore un recueil de Didier Daeninckx qui regroupe les cinq premiers romans de cet auteur de polar français et comme je le disais précédemment à Antony, c’est vraiment très bien.
Des enquêtes au fil des années 80, des descentes au coeur des répressions des manifestations algériennes de 61 où des enquêtes prenant naissance pendant cette même guerre, Un inspecteur attachant
malgré ou grâce à ses faiblesses, ses secrets, et ses silences….Je recommande
Ce livre est dans ma PAL depuis bien longtemps !
ma grosse bise du mercredi*
Ca m’intéresse !! Je le note, ton billet me donne très envie de le découvrir 🙂
Bonne soirée !
ah bon pas de bons auteurs de polar français et Fred vargas ? et Dominique Sylvain ?
j’aimrais bien le lire ! ♥