Ouvrez les portes de l’Enfer et pénétrez dans l’univers de Damnés imaginé pour vous par Chuck Palahniuk. Le célèbre auteur de Fight Club livre ici un véritable OVNI littéraire.
Nous suivons les pas de Madison, la fille d’un couple star du cinéma, à travers la damnation éternelle. N’imaginez pas un immense barbecue où tout le monde est en train de rôtir ! C’est un enfer qui pourrait se révéler plutôt fun, si ce n’est les démons qui adorent faire de vous leur quatre-heures ! Mais qu’a donc fait Madison pour être damnée, alors qu’elle est une ado sans histoire ? Vous le saurez en tournant les pages de ce roman.
La narration est plutôt atypique. Madison ne s’adresse pas au lecteur, ni à Dieu pour la sortir de l’Enfer mais à Satan ! Chaque chapitre s’ouvre sur une sorte de dialogue qui nous indique si nous sommes dans le présent ou dans le passé de Madison. Chuck Palahniuk parvient à rendre attrayant l’histoire d’une ado de 13 ans dans le monde des Enfers. On y croise des personnages de toutes les époques, en majorité des ados, tous plus attachants les uns que les autres. Le résultat est certes étrange mais succulent. Mention spéciale pour l’héroïne qui a de la répartie et un humour plus qu’acide, le tout à l’âge de 13 ans ! Mais comme elle l’aime le dire comme un mentra « j’ai 13 ans mais je connais le mot… ». Parfois, ses réflexions sonnent trop mûres pour son âge. Cependant, c’est un personnage criant de vérité. Chuck Palahniuk, parvient, à travers cette ado, à rendre compte de ce besoin d’amour , cette souffrance que ressentent les personnes délaissées, en particulier les enfants.
L’auteur partage ici une vision des limbes bien surprenante où la monnaie courante l’est encore plus. Il est difficile de vous livrer des détails sans vous gâcher le plaisir. Cependant, c’est un univers immense et surprenant qui s’ouvre. Au fil du roman, c’est une véritable carte de l’Enfer qui est dressée avec des lieux repoussants, d’autres amusants comme celui où sont rassemblés les rognures d’ongles. Bien que le sujet de la damnation soit plutôt « triste », l’auteur alterne habilement des scènes plus légères avec par exemple la fête d’Halloween.
Ce livre est plus qu’un OVNI, bien que pris au second degré, il permet de s’interroger sur la vacuité de la vie, le besoin d’amour et de reconnaissance , mais aussi sur le processus de création littéraire tout en ce distrayant. Enfin, c’est avec plaisir que l’on retrouverait Madison et ses camarades de jeu.
Oui tiens, ça a l’air assez atypique et intéressant !