Hugo Roman se lance dans le roman « young adult »avec l’arrivée en librairie du roman de Jasmine Warga, Le Vide de nos cœurs.
Le Vide de nos cœurs, c’est le malaise adolescent exacerbé, porté à son plus haut point. La déprime qui plombe les vies d’Aysel et de Roman, les deux jeunes héros, n’a rien de commun avec les préoccupations habituelles propres à leur âge. Aysel vit avec la culpabilité et la honte d’avoir un père meurtrier : la jeune fille se demande si la folie de son géniteur ne serait pas héréditaire. Quant à Roman, il vit lui aussi avec une lourde culpabilité et se sent responsable de la mort d’un de ses proches. Cette tristesse, comparée par Aysel à une « grosse limace noire » qui s’enroule autour de son cœur, les a poussé à envisager la solution la plus extrême : le suicide. Et c’est sur un site spécialisé, qui permet de trouver un compagnon avec qui sauter le pas, qu’elle rencontre Roman. Mais, bien sûr, vous l’aurez deviné, entre les deux adolescents va naître une petite étincelle, qui pourrait bien mettre le feu aux poudres, et les dissuader de mener à bien leur projet macabre…
On commence Le Vide de nos cœurs partagé entre un malaise certain face à cette acceptation totale et décomplexée de l’idée du suicide, et l’envie impérative de savoir ce qu’il va se passer dans la vie d’Aysel. Il n’y a pas de doute : l’écriture de Jasmine Warga, addictive, attrape le lecteur et ne le lâche pas. Sans excès de pathos ou et sans jouer trop à fond la carte de la tragédie, Jasmine Warga nous entraîne dans les affres de la culpabilité, du doute et de la tristesse la plus noire, la plus envahissante que l’on puisse imaginer. Aysel et Roman traînent leur déprime sans que leurs parents ne se doutent de la profondeur de celle-ci. Le message du roman est simple : si l’on sent un de nos proches déprimé, il faut le prendre par la main et ne pas négliger le problème. Aysel comme Roman sont persuadés qu’on ne peut pas les aider. Et pourtant, si, on peut, tout impuissant que l’on puisse se sentir de prime abord. Il existe des solutions.
Aysel, la narratrice, suit un cheminement assez simple tout au long du roman : déterminée à en finir, ayant en tête un millier de justifications toutes plus faciles à démonter les unes que les autres, elle comprend finalement au fur et à mesure que la vie vaut la peine d’être vécue, en fait. La clef de cette renaissance est bien évidemment Roman, avec qui, sans surprise, mais de manière agréable, fraîche et délicate, une romance se noue. L’émotion est au rendez-vous, particulièrement dans le dernier tiers du roman.
Ce roman s’avère finalement porteur d’espoir : on peut vaincre la dépression, et surmonter les idées suicidaires. C’est un premier roman réussi !
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