Stone Rider : un mélange habile entre Mad Max et Hunger Games

Né en Afrique du Sud et vivant actuellement entre Londres et Paris, David Hofmeyr consacre son temps libre à l’écriture dès qu’il sort de son travail de publicitaire pour une grande marque. Sa première série, Stone Rider, dont le premier tome est sorti chez Gallimard Jeunesse le 20 août, vous réserve bien des surprises.

On embarque rapidement aux côtés d’Adam Stone, un jeune homme solitaire qui depuis des années rêve de faire la course de Blackwater pour tenter de gagner un pass pour la Base. Cette dernière est assimilée au paradis pour ceux qui vivent encore sur Terre.

Stone Rider, David Hofmeyr, Gallimard

Retenu par certaines responsabilités et par une part d’angoisse, Adam ne s’est pourtant jamais inscrit. Mais cette année, c’est la bonne. Des événements tragiques vont le pousser à monter sur sa békane et rejoindre le circuit qui pourrait bien lui coûter la vie.

David Hofmeyr nous présente un monde désertique, où les survivants se font rares alors que les catastrophes diverses et la famine sont légions. Ces derniers vivent difficilement dans les rares villes encore sur pieds et participent à des courses de motos. Chaque course rapporte des points de Base qui peuvent permettre de rejoindre un vaisseau spatial où la vie est décrite comme parfaite. La plus dangereuse des courses, celle de Blackwater, permet au gagnant d’obtenir un aller simple pour cet endroit paradisiaque.

On comprend rapidement la relation particulière qui existe entre les motos, appelées des békanes, et les motards. Chaque békane possède l’écho des âmes de chaque motard qui l’a chevauché. Transmises de génération en génération dans la même famille, une békane n’appartient qu’à une personne à la fois et est particulièrement précieuse pour son propriétaire. La force de l’univers de Stone Rider tiens dans ce mélange entre un univers futuriste et un côté très traditionnel dans la lignée des western américains. A cela s’ajoute une course folle et déjantée dans le désert qui n’est pas sans rappeler un certain Mad Max.

La première partie du roman est un peu longue, la rencontre entre Adam et Kane, un mystérieux garçon sorti de nulle part, est particulièrement étrange, très froide et à la fois pleine de promesses. Il faut un certain temps pour que les choses s’accélèrent vraiment mais il fini par y avoir un déclic qui donne particulièrement envie de tourner les pages pour en savoir plus.

Stone Rider, David Hofmeyr, Gallimard

Toutefois, l’écriture de David Hofmeyr est un peu confuse, on entre de façon abrupte dans l’univers, sans explications claires et les descriptions sont parfois à relire plusieurs fois de suite pour bien comprendre l’action. Le point de vue omniscient centré sur Adam est aussi un peu gênant, il ne permet pas de s’attacher vraiment au personnage principal et on reste un peu sur notre faim concernant les relations entre les protagonistes qui ne paraissent pas suffisamment abouties.

Le mélange entre dystopie et western déjanté est particulièrement savoureux mais certaines choses importantes – notamment en ce qui concerne la fameuse Base – restent en suspens. L’écriture est parfois un peu particulière, voir perturbante et confuse, mais cela n’enlève rien au plaisir de découverte de cet univers novateur et captivant.

Stone Rider, David Hofmeyr. Gallimard jeunesse, août 2015.

Par Kevane Saefiel

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.