Quelques jours avant notre départ effectif pour Los Angeles, cet été, nous y partions déjà en fiction avec Medium les jours de pluie, de Louis-Stéphane Ulysse. Et le voyage s’avéra mille fois plus déjanté que le vrai !
A Paris, Shoulberg est un agent artistique raté, qui déteste l’attention que son métier l’oblige à porter à de pédants fils et fille de, souvent dénués de talent. Après un pétage de plombs monumental, Shoulberg vit une near death experience, et décide de changer de vie. Quand son oncle malade l’appelle à Los Angeles, Schoulberg plaque tout et s’installe à Los Angeles, où il fait connaissance avec l’entourage dudit oncle, Suzy, une vieille hippie barrée, et Mani, un Tamoul mystérieux. Une fois l’oncle mort et enterré, Schoulberg décide de rester dans la ville des Anges et mieux, de se monter un petit commerce lucratif, bien que basé sur une imposture. C’est ainsi qu’il devient un médium réputé, autour duquel gravite toute une joyeuse flopée de marginaux, dont la chanteuse Poison Ivy, endeuillée par la mort de Lux Interior, son partenaire à la scène comme dans la vie…
Médium les jours de pluie fait partie de ces livres inclassables, qui partent dans tous les sens et tutoient l’absurde plus que de raison : aux côtés du héros, le lecteur sillonne les rues d’un Los Angeles halluciné ! L’histoire part dans tous les sens, fait des tours et des demi-tours, fait même une grosse excursion dans le fantastique, et perd bien souvent le lecteur qui, bien souvent, ne sait pas trop quoi faire de tous les détails dont on l’abreuve. L’ami Schoulberg finit par devenir un véritable intermédiaire entre les morts et les vivants, quand bien même il était 100% bidon à la base. Au delà des situations cocasses qui prêtent à sourire, Louis-Stéphane Ulysse nous parle du deuil, et de façon de réapprendre à vivre après la perte d’un être cher. Le désespoir de Poison Ivy est authentiquement touchant et c’est tant mieux car Schoulberg, lui, nous laisse de marbre.
S’y connaître un poil en musique est vivement conseillé pour apprécier ce roman. Aimer ne pas savoir où on va, ne pas savoir vraiment ce qui est vrai ou non, est indéniablement un pré-requis. Si la culture underground et le loufoque ne sont pas votre came, pas besoin d’ouvrir ce roman : passez directement votre chemin. En revanche, si les OVNI vous intriguent, foncez !
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