ROMAN — La sortie d’un nouveau roman d’Anne Robillard, star des librairies avec sa série Les Chevaliers d’émeraude, est toujours un événement. L’Eveil est le premier tome de la trilogie Le Retour de l’oiseau-tonnerre, et nous plonge dans l’histoire d’un quadragénaire confronté à ses incarnations précédentes.
La vie Logan McEwan est d’une banalité sans nom : divorcé et père d’une fille adolescente, Logan se donne corps et âme à son travail de réparateur de matériel électronique… Pas de hobby, pas de vie sociale… Logan n’a pas grand chose à raconter. Jusqu’au jour où il quitte son corps et se retrouve projeté dans une de ses vies antérieures… Le phénomène se répète encore et encore, jusqu’à ce qu’il décide d’abandonner ses préjugés et de consulter une médium. Avec son aide, il va remonter dans le temps et revivre plusieurs de ses vies passées…
L’idée de base du roman d’Anne Robillard est extrêmement séduisante, et la quatrième de couverture nous promet de beaux voyages : nous sillonnerons l’Atlantide, verrons l’Egypte Ancienne ou la Phénicie, découvrirons la Chine d’antan… Aux côtés de Logan, nous vivrons l’Histoire, grâce à plusieurs courts récits imbriqués. Homme, femme, père, fils, esclave, roi… Logan expérimentera une palette assez étendue de possibilités. A la clef, à chaque fois, une leçon, plus ou moins facile à assimiler…
C’est vrai, nous avons voyagé. De ce point de vue-là, le contrat est rempli. Pourtant, on ne peut s’empêcher de sortir de ce roman un brin déçu. Logan est certes un personnage sympathique, mais on ne s’attache pas à lui, ni même à ses incarnations précédentes. Le lecteur reste toujours en surface, et n’éprouve pas le besoin particulier de creuser. Son présent nous laisse complètement de marbre, et son passé finit par devenir répétitif. Ce n’est que le premier tome, et on se doute qu’il faut laisser de la matière aux volumes suivants, mais on aurait bien voulu sortir un peu de l’Antiquité pour découvrir de nouvelles époques… Même si Anne Robillard veille à varier lieux et personnalités, même si les histoires sont différentes, le lecteur n’est pas assez dépaysé d’une incarnation à l’autre.
Rencontre ratée, donc. Pourtant, Le Retour de l’oiseau-tonnerre a des qualités indéniables : c’est un roman qui se lit sans déplaisir, et le pitch de la trilogie est vraiment sympathique. Mais la magie n’a pas pris pour nous. Dommage.
Soyez le premier à commenter