FANTASY — Pierre Pevel est un nom familier de la fantasy française – il fait partie des quelques auteurs francophones du genre à être traduits en anglais. Il a à son actif un certain nombre de séries dans lesquelles on croise moult épéistes, dragons et autres créatures extraordinaires. Dernièrement, il s’est lancé dans une « beaucoulogie », Haut-Royaume, dont il publie parallèlement un spin-off : Haut-Royaume : Les Sept Cités.
La trilogie en question, qui se tient dans les fameuses Sept Cités du Haut-Royaume – et plus précisément à Samarande, une cité corrompue – s’ouvre avec Le Joyau des Valoris.
Iryän Shaän, l’homme aux yeux de drac, est un voleur aussi agile qu’intrépide. Engagé pour dérober le précieux diadème des Valoris, il l’arrache de la tête de la fille de la famille, en plein pendant la fête suivant le mariage de la demoiselle. Or, après une fuite riche en péripéties et frisant l’exploit, les diamants ornant le diadème sont dérobés, la bande décimé. Qui a perpétré ce larcin ? Et, surtout, pourquoi ? Inutile de dire que les commanditaires du premier larcin grognent… Iryän va devoir se disculper et disculper ses complices. Pour ce faire, la ruse ne sera pas de trop !
Le roman démarre sur les chapeaux de roue, avec le récit enlevé du vol du diadème, directement sur la perruque hautement sophistiquée de la jeune mariée ! Et les chapitres suivants sont à l’avenant car le second vol ne tarde pas à intervenir. Et on sombre dans une histoire délicieusement complexe : si l’on résume, il y a plusieurs bandes de cambrioleurs, des dracs inconnus mais armés jusqu’aux dents et belliqueux à souhait, des spectres, des magiciens et un tas de commanditaires sur les dents.
La mise en route peut être un peu ardue car on saute d’un groupe à l’autre de personnages et ceux-ci – principalement des malandrins – se ressemblent un peu. De fait, il est parfois difficile de les différencier au départ. Mais on s’y attache très vite, car Pierre Pevel sait créer des personnages charismatiques et attachants. Ainsi, on se prend rapidement d’amitié pour chacun d’eux, même ceux qui semblent avoir trahis ou marcher en-dehors des clous. Le lecteur familier de l’auteur retrouvera d’ailleurs quelques « types » de son cru que l’on croise dans d’autres de ses romans !
Si le spin-off est lisible tout à fait indépendamment de la série-mère, la mythologie et les subtilités de l’univers peuvent s’avérer un tantinet complexes – sans toutefois être totalement hermétiques ! – à qui n’aurait pas lu la série initiale. Mais, bien vite, la plume fluide de Pierre Pevel, ses personnages attachants et ses intrigues savamment troussées embarquent le lecteur. L’auteur s’est approprié tous les codes de la « fantasy à capuches » et nous balade dans les bas-fonds et autres planques de la pègre.
Et si la novella semble s’achever sur une bonne conclusion, on a envie d’en savoir plus et de retrouver la petite bande : c’est dire si l’ambiance, l’univers et l’histoire générale sont prenants !
En somme, voilà une trilogie de novella qui démarre fort bien. Pierre Pevel, comme à son habitude, nous propose un roman diablement efficace, porté par des personnages attachants et une intrigue rondement menée !
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