THRILLER — Hortense et Sophie. Sophie et Hortense. Ceci pourrait être le résumé très exhaustif de la vie de Sophie. Environ vingt-cinq ans avant les faits, Sophie a rencontré Sylvain. Une histoire d’amour à peine croyable entre un jeune homme séduisant, charismatique et une jeune femme que l’on remarque à peine. Une histoire d’amour à sens unique qui finira par détruire Sophie.
Parfois, du sordide naît un petit miracle et celui de Sophie s’appelle Hortense. Une jolie petite fille blonde, malicieuse, aimante, intelligente mais que son père, le fameux Sylvain, ne voudra jamais reconnaître. Alors que Sophie et Hortense se sont organisées une vie “entre filles”, Sylvain réapparaît alors que Hortense va avoir trois ans, bien décidé à obtenir un droit de visite. La vie bien rangée entre le Ministère de l’Education Nationale où Sophie travaille, la garderie, les quelques visites à la famille, les sorties au parc… Tout cela vole en éclats quand quelques semaines avant l’anniversaire de ses trois ans, Hortense est enlevée par son père qui, au passage, blesse Sophie et la laisse attachée sur une chaise.
Pendant des années, Sophie et un groupe de soutien, mené par ses collègues, vont tout tenter, une fois que la police aura classé l’affaire dans un trop petit coin, au goût de Sophie. Ils vont écumer les émissions de télé, se lancer dans une grève de la faim, faire appel à un médium et payer longtemps un détective privé. Rien de tout ceci n’a fonctionné, Sylvain et Hortense ont disparu de la circulation.
À un peu plus de cinquante ans, Sophie a coupé tout contact avec sa famille, ses anciens collègues, elle travaille même recluse dans une forme de placard. Ce qu’elle préfère c’est la solitude de son appartement, plus particulièrement la chambre intacte de sa fille disparue. Tout bascule à nouveau lorsque pour une histoire de parapluie, Sophie est certaine d’avoir percuté sa fille.
Avec beaucoup de minutie et une lenteur parfois agaçante, Jacques Expert réussit le tour de magie de nous enfermer dans un huis-clos parisien. Il tend avec son habileté habituelle autant de pièges à son lectorat qu’à ses personnages, il finit même par rapprocher les murs entre les quelques protagonistes et le lecteur, faisant monter l’angoisse à son paroxysme. Et si tout ceci est savoureux, c’est surtout de la scène finale dont vous allez vous souvenir ! Des questions vont tourner dans les têtes : à côté de quoi suis-je passé ? À quel moment… ? Ai-je ou pas envie d’en savoir plus ?
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