ART — WENC s’impose peu à peu sur la scène artistique lyonnaise, se retrouvant souvent avec ses copains de chez Superposition (une galerie de street-art) mais aussi dans d’autres lieux réputés de la ville, comme la Taverne Gutenberg.
Charles Wendehenne de son petit nom, jeune artiste talentueux mais aussi étudiant en école d’architecture, réussit à conjuguer ces deux occupations. La ville devient lieu de création, thème d’inspiration aussi, elle devient matière. Et on retrouve, à travers son travail, une opposition répétée entre la géométrie construite de la ville et d’un milieu urbain, et un matériau plus organique, plus désorganisé, plus animal et végétal. L’opposition entre ce que le paysage peut avoir de naturel et de culturel, en somme.
Des corps de toutes sortes prennent place dans cette vision onirique de la réalité. Déformés, enfermés dans une sorte d’apesanteurs, ces formes s’éloignent de tout le tangible que représente l’être humain. Des motifs récurrents viennent peupler les compositions, de ces fonds faits de mille traits qui s’entremêlent et brouillent la vision. Hypnotisant. Mais il n’y a pas que les corps imaginaires qui entrent en jeu. Il y a aussi le sien, son propre corps en tant qu’artiste. Le corps qui bouge pour créer. On sent instantanément la différence entre les planches que Charles compose méticuleusement en se concentrant pour chercher la précision, et les murs entiers qui lui offrent assez de place pour laisser son corps s’exprimer frénétiquement.
Entre mobilier urbain et motif floral revisité, on perçoit une personnalité graphique qui émerge sans même se poser la question, naturellement, évidemment, spontanément.
Plus que torturés, ces visages et ces personnages ont l’air reposés et apaisés. La déformation ne les rend pas monstrueux, elle les rend peut être encore plus humains, empreints d’émotions, fusionnant avec leur milieu de vie et d’évolution, devenant leurs propres paysages. Et après tout, comme le dit lui-même WENC, « Finalement, plus la chose regardée est précise, plus sa capacité à être brouillée n’est-elle pas grande ? »
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