Eden, le visage des Sans-Noms : un premier tome qui plante les bases

Eden : le visage des Sans-noms, Fabrice Colin et Carole Maurel, Rue de Sèvres

BANDE-DESSINÉE — Fabrice Colin, écrivain français prolifique des littératures de l’imaginaire et de polars, s’associe aujourd’hui avec Carole Maurel, une artiste diplômée des Gobelins. Ensemble, ils nous proposent une histoire post-apocalyptique destinée aux adolescents. En mettant les membres d’une même famille en scène mais en leur donnant des idéaux politiques différents, Fabrice Colin s’affranchit donc du scénario d’anticipation vu et re-vu.  Un vent de fraîcheur souffle donc sur le genre de la dystopie !

On découvre l’histoire de Jonas, 14 ans, qui travaille sans relâche pour passer le concours de l’Ascension. C’est un examen important qui détermine l’avenir de chacun et qui est le fondement de la société inégalitaire décrite dans ce récit : rester parmi les Sans-noms ou rejoindre les Inspirés dans le Dôme, bien à l’abri au cœur de la ville. Les intitulés des groupes parlent d’eux-mêmes : d’un côté les bidonvilles où la majeure partie de la population vit dans l’ignorance ; de l’autre l’Éden, au sommet d’une colline, bien à l’abri et coupé du monde par un mur, pour les classes dominantes. Hélix, la sœur aînée de Jonas, a d’ailleurs réussi à rejoindre l’autre côté, au point d’avoir dû couper les ponts avec sa famille, restée dans les quartiers pauvres. Mais celle-ci va défier les règles pour communiquer des informations importantes à son frère à propos du concours. Elle va en effet confier à Jonas qu’elle n’a pas réussi seule.

Eden : le visage des Sans-noms, Fabrice Colin et Carole Maurel, Rue de Sèvres

Un groupe nommé la Seconde Insurrection l’y a aidée et elle cherche désormais à rallier son frère à leur cause commune : lancer une révolution de l’intérieur. Jonas se retrouve alors pris entre deux feux, tiraillé entre sa sœur et son père, lui aussi activiste mais dans un groupe différent. Mais le point de rupture et de non-retour est proche, et Jonas va devoir faire un choix.

Cette bande-dessinée est clairement un premier tome qui pose les bases. Paradoxalement, il y a peu d’informations qui sont réellement communiquées en tant que telles dans le texte et c’est plutôt sur le site de l’éditeur qu’on en apprend plus sur le contexte. La situation étant somme toute classique, Fabrice Colin a pris le parti de ne pas s’appesantir sur les présentations et de démarrer sur les chapeaux de roues, en faisant sentir au lecteur que quelque chose cloche dès les premières planches. Mais cela ne manque pas vraiment, puisque l’on grapillera sans aucun doute ce qui nous manque dans les tomes suivants. Les différentes ambiances colorées nous permettent également d’identifier rapidement et de manière implicite où se joue la scène : à dominante violette dans l’Éden, plutôt vert et jaune pour les scènes des quartiers pauvres.

Il n’y a donc pas forcément grand chose à se mettre sous la dent en terme de péripéties dans cet opus-ci mais il sait sans nul doute créer le désir de découvrir la suite des aventures d’Hélix et Jonas ! Un bon épisode pilote qui suscite beaucoup d’enthousiasme, en espérant que la suite des péripéties soit à la hauteur !

Eden : le visage des Sans-noms, Fabrice Colin et Carole Maurel. Rue de Sèvres, Septembre 2018.

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