Reine des batailles : roman épique et héroïne clivante

FANTASY — Ancien videur de bar et ancien journaliste, David Gemmell est aussi auteur de nombreux best-sellers, parmi lesquels Troie ou encore Légende. Et à l’occasion de sa réédition au format poche, nous vous invitons aujourd’hui à découvrir le premier tome de La Reine faucon : Reine des batailles.

Il y a fort longtemps, les Highlanders ont été écrasés par les armées ennemies, qui ont détruit leur armée et leur unité en tant que nation. Les différents clans sont désormais sous le joug du cruel baron Gottasson, qui ne vit que par et pour la violence. Mais les prophéties évoquent la venue d’un nouveau chef, venu pour les libérer … en la personne de Sigarni. La jeune fille, farouche et obstinée, est la descendante du plus puissant roi des Highlands et elle est la seule capable de mobiliser son peuple. Emprisonnée par le baron après une rixe avec celui-ci, ce qu’elle va subir dans les geôles la meurtrira à jamais, mais provoquera aussi la petite étincelle nécessaire pour que Sigarni embrasse pleinement son destin : après son évasion, elle vivra désormais pour la vengeance et tentera de mener à bien l’insurrection qui soulève son peuple !

Le paradoxe de Sigarni : héroïne de ce roman, elle peine cependant à toucher son lecteur. Et pourtant, sur le papier, elle a tout pour plaire : femme forte au caractère indépendant, atteinte mais jamais brisée par les nombreux évènements tragiques qui jalonnent sa vie, on aurait pu facilement s’y attacher. Mais c’est peine perdue : Sigarni reste difficilement accessible, la faute peut-être au début du roman. En effet, dès les premières pages, Sigarni est présentée comme une magnifique jeune femme, fière et insouciante. Un peu trop d’ailleurs, puisque ça s’apparente carrément à de l’égoïsme … Et elle ne laisse personne indifférent : la quasi totalité des personnages masculins que l’on croise au début du récit est amoureux de Sigarni, qui vit une vie affective décomplexée (et tant mieux !). Mais cela donne aussi l’impression que ce ne sont pas des hommes qui la soutiennent, mais leur testostérone … De toutes façons, Sigarni ne se soucie guère des conséquences. Dommage, on aurait aimé plus de nuances et de subtilité pour cette héroïne !

Dommage également pour les Highlands : si vous cherchez, à travers ce livre, à retrouver la magie des lochs et des landes couvertes de bruyères, passez votre chemin… David Gemmell nous propose une histoire alternative de l’Écosse, et mis à part le même caractère fier de son peuple, elle aurait pu prendre place n’importe où ailleurs en Europe occidentale.

Malgré ces points négatifs, le roman n’est pas à jeter. Le rythme s’améliore nettement dans la seconde partie et les personnages secondaires prennent de l’ampleur, faisant oublier pour quelques instants Sigarni ! Le côté fantasy émerge également avec l’apparition d’un monde parallèle, de failles spatio-temporelles et de quelques fantômes, et les évènements s’enchaînent avec nettement plus de dynamisme, mais difficile d’en dire plus sans spoiler complètement l’histoire. Les batailles s’enchaînent et avec elles les stratégies de guerre les plus rusées ! Le style d’écriture est agréable à lire, ce qui ne gâche rien.

Reine de bataille n’est sans doute pas le meilleur livre de David Gemmell, loin s’en faut. Mais il faudra sans aucun doute lire le tome 2 pour se forger un avis global et définitif sur ce diptyque. Les avis de lecteurs disent d’ailleurs bien que ces deux opus sont indissociables pour apprécier l’histoire : on se charge très vite de la prochaine chronique !

Reine des batailles, David Gemmell. Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Leslie-Damant Jeandel. Bragelonne, septembre 2019.

Par Coralie.

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