Le Club des inadapté.e.s : le pouvoir de l’amitié version BD

BANDE-DESSINÉE ADO — À l’origine, Le Club des inadaptés est un roman ado de Martin Page. Mais Cati Baur nous livre ici sa version BD revisitée, pleine d’humour et de tendresse, avec un nouveau titre plus inclusif et un ajout de jeunes femmes dans les personnages principaux. Bienvenue dans Le Club des inadapté.e.s.

Martin, Edwige, Erwan et Fred sont au collège et sont bien loin du cliché du collégien branché issu d’une famille aisée. Unis par une solide amitié, ils sont mis à l’écart au quotidien par leurs camarades de classe, que ça soit pour leur façon de s’habiller ou à cause de soi-disant bizarreries. Sur la réserve, les 4 ados peinent à s’épanouir et vivent dans la peur de se faire harceler. Jusqu’au jour où c’est le plus gentil d’entre eux, Erwan, qui se fait tabasser, sans que l’on sache par qui ni pourquoi. Cette injustice les blesse tout particulièrement et leur colère menace de déborder, chacun à leur manière. C’est ainsi qu’Erwan finit par inventer Egalizator 4000, la machine à égaliser les inégalités.

Le fond est plutôt sombre et révoltant, et il tombe à pic. Car de plus en plus souvent dans les médias, nous entendons parler d’histoires de harcèlement scolaire. Et on va être honnête, c’est un peu effrayant d’observer que la différence et la singularité de chacun puisse être aussi clivante. Dans le refuge de leur cabane secrète, on sent la colère et la révolte gronder au sein du groupe d’amis, et on les comprend. L’invention par Erwan de la machine à égaliser les injustices entre les collégiens prend donc tout son sens. Au-delà du quotidien au collège, cette BD parle aussi des relations des ados entre eux et avec leurs parents, avec beaucoup de pudeur et de respect.

Mais Cati Baur traite le tout avec beaucoup de tendresse et d’espoir. Ce qui fait que le récit ne bascule jamais dans le trop sombre, au contraire. En choisissant des couleurs chaudes et lumineuses, elle nous rattache volontairement au monde de l’enfance et à son innocence, et enraye quelque peu le pessimisme et la noirceur de cette histoire, sans non plus verser dans un monde de bisounours. Au final, le message est optimiste et souligne le pouvoir de l’amitié sur l’imbécilité ambiante, sans faire miroiter de solution miracle.

Le Club des inaapté.e.s est donc une jolie piqûre de rappel sur l’adolescence et ses difficultés, à mettre entre toutes les mains ! Soutenez-vous les uns les autres et faites une force de vos différences.

Le Club des inadapté.e.s, Cati Baur d’après le roman de Martin Page. Rue de Sèvres, septembre 2021.

 

Par Coralie.

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