La longue nuit : fantasy, dystopie et polar dans le même roman !

FANTASY JEUNESSE — Après de nombreux romans très remarqués, nous retrouvons David Moitet en ce début d’année avec un nouveau titre de fantasy, intitulé La longue nuit. Bienvenue dans un univers sombre et particulièrement clivé !

Mira a un rêve : devenir la première femme enquêtrice du royaume. Mais pour cela, elle doit réussir l’épreuve de la longue nuit, un rite qui permet à chacun de gagner sa place dans la société. L’enjeu est de survivre une nuit entière dans la forêt interdite et de trouver une fleur de Lune… Ceux qui réussissent voient s’ouvrir à eux toutes les voies ; ceux qui échouent rejoignent la caste des lowers, mi-serfs mi-esclaves. Or, Mira n’est pas au bout de ses surprises, car les secrets de la forêt vont bien au-delà de cette terrible initiation !

Dans ce nouveau roman, David Moitet nous plonge dans un univers de fantasy hautement original. En effet, l’endroit où vit Mira est marqué par deux murs infranchissables (ou presque). Au Nord, le premier sépare le territoire de la redoutable Forêt Interdite dans laquelle se déroule la fameuse longue nuit. A l’Est, nouveau mur… séparant la patrie des herbivores (dont fait partie Mira), du peuple des carnivores.
Chez Mira, on trouve donc des hommes-chevaux, hommes-antilopes (comme Mira et sa famille), hommes-lapins et autres hommes-éléphants, affichant qui des oreilles démesurées, qui des trompes ou des cornes. Côté carnivores… difficile de savoir, car la limite entre les deux nations est particulièrement hermétique.

Voilà pour l’ambiance très originale dans laquelle nous sommes donc plongés dès le début du récit. Après l’épreuve initiatique vécue par Mira, le roman bascule dans un mélange de fantasy (royaume imaginaire oblige), de dystopie (car les lowers sont clairement exploités) et de polar (puisque Mira va devoir la mener, son enquête de police rêvée).
Cette enquête prend rapidement le pas sur le reste, Mira allant de surprise en surprise : inaction des services compétents, omniprésence de la caste religieuse et… pratiques étranges disséminées ici et là. Une chose est sûre : personne ne veut de son enquête, et les embûches vont se succéder, pour le plus grand plaisir des lecteurs, qui vont eux-mêmes de surprises en surprises.

Le récit est donc mené de main de maître, les péripéties palpitantes s’enchaînant avec des révélations fracassantes. L’auteur ne dédaigne pas quelques accents de roman d’horreur, avec des retournements de situations sombres à souhait ! On enchaîne donc les chapitres sans coup férir, pressés d’en savoir plus et de découvrir le dénouement de cette intrigue, qui s’avère à plusieurs reprises étonnante – dans le meilleur sens du terme.

En bref, c’est encore une bonne pioche dans la bibliographie de David Moitet. Une fois de plus, celui-ci nous offre un roman bien écrit, très prenant, et dont l’intrigue réserve quelques excellentes surprises. On recommande donc chaudement !

La Longue nuit, David Moitet. Didier jeunesse, 6 avril 2022, 265 p. 

A propos Oihana 710 Articles
Lectrice assidue depuis son plus jeune âge, Oihana apprécie autant de plonger dans un univers romanesque, que les longues balades au soleil. Après des études littéraires, elle est revenue vers ses premières amours, et se destine aux métiers du livre.

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