One last stop : romance et ode à la diversité !

ROMANCE — Nous avons découvert Casey McQuinston en début d’année 2022, grâce à son premier roman à succès (My Dear F***ing Prince), dans lequel le fils de la présidente des États-Unis tombe amoureux d’un prince anglais. On nous souffle à l’oreille qu’une adaptation au format film est d’ailleurs en cours, affaire à suivre de très près donc ! L’autrice continue donc sur sa lancée et nous propose aujourd’hui une nouvelle comédie romantique queer, direction la Big Apple et plus précisément la ligne Q du métro new-yorkais. Une localisation très spécifique et plutôt originale !

À vingt-trois ans, August s’installe à New York, officiellement pour ses études, officieusement pour échapper à sa mère, avec qui elle entretient une relation compliquée. Cynique et intentionnellement solitaire, elle tombe malgré elle au beau milieu d’un véritable nid de fou : une colocation joyeuse et extravagante, où discussions et fêtes se succèdent.
Malgré cela, August maintient le plus de barrières possible entre elle et cette ville fascinante et insaisissable.
Jusqu’à ce qu’ un matin de galère, dans le métro sur le chemin de la fac, elle fasse la rencontre d’une certaine Jane qui n’hésite pas à la sortir d’un mauvais pas. Une fois, deux fois, trois fois … August en reste abasourdie : qui est cette fille belle à tomber qu’elle croise et recroise sans cesse sur sa ligne de métro new-yorkais ? En tout cas, la jeune inconnue au blouson de cuir, à la fois mystérieuse et solaire, n’est pas ce qu’elle prétend… Il semblerait que Jane vienne en fait du Brooklyn des années 1970. August va alors tout faire pour essayer d’aider son crush et la sortir de cette boucle temporelle avant qu’il ne soit trop tard.

August et Jane n’étaient pas censées se croiser. Et pourtant, au premier regard, il se passe quelque chose. Après l’enquête des débuts (comment se fait-il que Jane soit toujours dans la même voiture qu’August, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit ?), August réalise assez vite qu’elle ne sortira pas indemne de cette histoire. Car l’attirance est là, et avec elle viennent les sentiments. Et ça, pour quelqu’un d’aussi cynique qui ne veut dépendre de personne, c’est plutôt dur à avaler. La touche de science-fiction apportée par la boucle temporelle ne dessert pas du tout la comédie romantique et permet au contraire de lui donner un peu de piment, en coinçant Jane et August dans une sorte de huis-clos représenté par le métro. On regrettera peut-être le rythme parfois inégal du récit, qui peut passer en un instant d’une révélation incroyable à une énième scène de rencontre entre les deux jeunes femmes dans le métro.

Finalement, plus que l’histoire d’amour, c’est l’histoire d’amitié qui aura été la plus touchante. Cette colocation, un peu étrange, un peu bancale, sera en fait une formidable opportunité d’explorer le thème de la famille retrouvée. Car si on ne choisit pas toujours les liens du sang, les amitiés comme celles décrites dans ce roman sont quant à elles faites pour durer. Wes, Myla et Niko sont des personnages secondaires comme on aime en rencontrer : ils représentent à eux 3 le capital optimisme et bonne humeur du roman. Leurs personnalités sont soigneusement développées et ils apportent beaucoup de substance à l’histoire, peut-être même plus que Jane qui maintient finalement une certaine distance avec le lecteur. La faute à la faille temporelle sans doute ! L’autrice a également pris soin de construire son histoire autour d’un maximum de personnages LGBTQIA+ et pas seulement le couple phare de Jane et August. Il en résulte, une fois de plus, un roman feel-good et très inclusif qui saura toucher le plus grand nombre et donner de la visibilité aux personnes queer.

Casey McQuiston est définitivement une autrice young-adult à suivre, de celles qui savent aborder des thèmes importants sans rien sacrifier à l’histoire. Un peu de côté fleur bleue, un peu de science-fiction et beaucoup de diversité : un roman à découvrir !

One last stop, Casey McQuiston. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Mathilde Tamae-Bouhon. Lumen, mai 2022.

 

Par Coralie

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