Ce n’est pas de la fantasy, ni même de la science-fiction. Difficile de définir Le clos Lothar, de Stéphane Héaume, roman à l’atmosphère onirique qui pose des questions sur l’art, et les régimes totalitaires. Le mieux, c’est encore de le lire !
Que l’on se figure un monde où l’art, progressivement, a été interdit. Des miliciens patrouillent et traquent les différents trafics, d’encre notamment. Baptiste, qui autrefois était écrivain, a sombré dans l’alcool, privé de son art. Au hasard d’une de ses errances nocturnes, il retrouve Lothar, un ancien danseur étoile dont on a brisé les jambes et qui ne peut plus danser, qui lui permet de s’évader de la ville et l’invite à séjourner dans son domaine, le clos Lothar…
L’art, s’il ne sert pas l’idéologie totalitaire, est souvent considéré comme dangereux, car possiblement subversif par les tyrans. Dans le monde crée par Stéphane Héaume, les artistes sont donc traqués. On leur ôte les moyens d’exercer leur art, on les prive de ce qui donnait sens à leur vie. Que représente l’écriture pour l’écrivain, si ce n’est le but de sa vie? Comment est-ce qu’un danseur étoile peut continuer à avance, s’il ne peut plus danser? Incapable d’écrire, Baptiste erre dans une vie vide de sens, qu’il pense même quitter. Stéphane Héaume nous invite à réfléchir sur l’acte d’écriture, sur le travail de la terre, la création en règle générale, le plaisir de voir que son labeur porte ses fruits. Le lecteur, horrifié, imagine un monde sans art et assiste, impuissant, aux exactions et saisies du régime. Certains scènes sont d’une horreur indéniable, mais absolument nécessaires à la construction de l’atmosphère et de l’intrigue.
Grâce à un va et vient entre le passé et le présent, le lecteur reconstitue peu à peu l’histoire de Baptiste et de Lothar, et de leur amie commune, madame de Frontval, ambivalente, sorte de mécène paradoxal. L’on se sent proche de Baptiste, Lothar intrigue, Cloïs énerve ou émeut, c’est selon. Le roman, court, ne s’attarde pas plus que nécessaire. Le style a un aspect poétique, onirique, qui donne au récit solennité et puissance. Le clos Lothar est de ces romans que l’on aime ou que l’on n’aime pas. L’on trouve le style soit pédant, soit poétique. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup aimé, et je vous le conseille vivement.
ya plus qu’à le lire 😉
Je note le titre, je le chercherais à l’occasion, le côté « on aime le style ou on le déteste » m’intrigue 😉
J’en prends note !
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–> je te le conseil vraiment en plus si il te tente je pense que tu vas vraiment aimé enfin j’espere ^^