De l’autre côté de la nuit, Mel Andoryss.

Avec De l’autre côté de la nuit, Mel Andoryss, scénariste de bande-dessinées, signe son premier roman. Un titre à la croisée de nombreuses premières fois : première parution de l’année chez Castelmore, premier titre de la collection dédiée aux 10-11 ans du même éditeur, et premier d’une liste d’ouvrages francophones à paraître en 2014 chez Castelmore.
Avant le roman, Mel Andoryss avait scénarisé la bande-dessinée éponyme, dessinée par Marc Yang. Et force est de constater que le roman est une adaptation extrêmement réussie !

Londres, à l’aube du XXe siècle. Camille a treize ans, et a grandi dans la solitude d’un grand manoir, qu’elle partage avec un père écrasé par le deuil de son épouse. Entre domestiques, gouvernante et précepteur, Camille est devenue une jeune fille réservée, discrète comme il sied à une enfant de bonne famille, et plutôt dévouée. En toute logique, son précepteur et son géniteur décident de l’envoyer en pension. Ce qui terrifie Camille. Elle n’est jamais sortie de son quartier, n’a jamais quitté sa maison, ne veut pas laisser derrière elle le seul univers qu’elle aime et connaisse. Alors Camille fait un vœu : celui que le jour du départ n’arrive jamais… et c’est ce qui arrive. Lorsque Camille se réveille, elle est à Evernight, le monde créé par les rêves et cauchemars des enfants. Un monde où ces derniers ne sont pas du tout les bienvenus…

de l'autre côté de la nuit

À son réveil, Camille tombe rapidement sur le Marchand de Sable, un des trois seuls enfants autorisés à résider à Evernight : ces trois privilégiés font tourner les trois principales usines d’Evernight, créant à partir de l’énergie issue des rêves et cauchemars la matière nécessaire au bon fonctionnement d’Evernight. Dans sa grande bonté, le Marchand de Sable aide Camille à échapper à l’Ordre, sorte de milice de belettes chargée d’expulser les Enfants Perdus, afin qu’ils ne perturbent les animaux résidents (réguliers) d’Evernight ; mais, évidemment, tout va de mal en pis. L’univers d’Evernight est extrêmement original : on peut s’y déplacer en planche volante, l’Ordre est dirigé par un immense tigre blanc portant monocle, et rugissant haut et fort, des cétacés peuplent le ciel, et les cauchemars peuvent prendre forme pour attaquer la cité. Le style étant très visuel et coloré, on s’imagine sans aucune peine ce monde fantasmagorique, tout droit sorti d’un imaginaire puissant. Difficile, bien sûr, de manquer les clins d’œil aux contes et histoires bien connus : ça et là, quelques traits d’Alice au Pays des Merveilles, Peter Pan, ou de L’Histoire sans fin peuvent se reconnaître dans ce monde pourtant très original !
L’intrigue étant basée sur le désir de fuir de Camille, l’intrigue est assez linéaire. Tout l’intérêt réside plutôt dans la découverte d’un univers et d’un imaginaire complexes et foisonnants. On se laisse facilement subjuguer par la plume très maîtrisée de Mel Andoryss, et par son style proprement enchanteur. Les personnages sont forts, touchants par moments, drôles et caustique lorsqu’il le faut. Surtout, ils cadrent parfaitement avec l’univers d’Evernight. L’ambiance est très onirique, et on plonge dans un univers et une histoire proprement merveilleux, dans le meilleur sens du terme.
De l’autre côté de la nuit est un fantastique tome introductif à l’univers et à l’intrigue d’Evernight, qui laisse présager que la suite sera aussi bonne. On plonge avec délices dans un monde qui ressuscite l’ambiance des contes et des rêves d’enfance, et c’est un pur bonheur !

De l’autre côté de la nuit, Les Enfants d’Evernight tome 1, Mel Andoryss. Castelmore, janvier 2014.

Par Oihana 

A propos Oihana 711 Articles
Lectrice assidue depuis son plus jeune âge, Oihana apprécie autant de plonger dans un univers romanesque, que les longues balades au soleil. Après des études littéraires, elle est revenue vers ses premières amours, et se destine aux métiers du livre.

2 Commentaires

  1. Un titre qui me fait du coup envie, j’avais peur que ça soit trop jeunesse mais ton avis me donne bien envie de m’y plonger si j’en ai l’occasion.

  2. Franchement, je craignais un peu l’aspect très jeunesse, mais l’imaginaire est tellement puissant, et la plume tellement envoûtante que le côté jeunesse passe complètement à la trappe. C’est vraiment un super titre !

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