Sanctuaire, Faulkner

Réputé pour la noirceur de ses textes, Faulkner avoue au sujet de Sanctuaire : « J’ai songé à ce que je pouvais imaginer de plus horrible et je l’ai mis sur le papier. »

Quand la jeune débutante Temple Drake accepte un rencard avec Gowan, elle ne sait pas que son destin est sur le point de basculer dans l’horreur. Ivre, Gowan l’entraîne chez Lee Goodwin, un bootlegger, dans une maison perdue, au milieu de nulle part, peuplée par des hommes effrayants, qui tournent autour de Temple. Parmi eux, Popeye….

Ce livre est glauque. Le plus dérangeant, c’est que je l’ai relativement aimé. Je vais vous expliquer un peu en quoi ce livre est vraiment cauchemardesque.

Popeye. Un nom à coucher dehors, quand on ne mange pas d’épinards. Une grand-mère pyromane et une mère syphilitique. Petit, Popeye s’amuse à découper vivants oiseaux et chatons. Un mec sympa, quoi.

Adulte, impuissant, il s’éclate à violer la jeune vierge Temple Drake avec un épi de maïs et à la regarder coucher avec un jeune homme, Red, qu’il tue après. Charmant.

Mine de rien, Popeye m’a intrigué. A la fin, il est condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis, ironie du sort ! Au moment où on lui met la corde au cou, la seule chose qui le perturbe, c’est qu’il soit décoiffé. « Fix my hair, Jack » sont ses derniers mots. Il enchaîne clope sur clope en prison, l’air de s’en foutre royalement. Un vrai méchant. N’oubliez pas que le thème du cours, c’est « La littérature et le mal ».

Ce roman est fascinant dans la mesure où il décrit la déchéance des personnages : Temple, jeune fille à la réputation de fille facile, qui, après son viol et sa séquestration par Popeye (je ne me ferais jamais à son nom) loge dans un bordel et ne rêve que de se faire Red. La jeune fille bien comme il faut (bon soit, elle fait le mur pour retrouver des garçons, mais bon) devient une femme avide et alcoolique, se moquant de l’infirmité de son bourreau « You are not a man ». Benbow, l’avocat idéaliste du début, prend en pitié la femme de l’homme accusé à tord du meurtre et du viol commis par Popeye et défend son époux. Quand celui-ci est reconnu coupable en huit minutes, accusé par Temple elle-même, torturé, lynché puis brûlé par la foule, et que celle-ci menace de faire subir le même traitement à son avocat, Benbow perd toute illusion.

C’est un roman glauque, peuplé d’alcooliques, de pervers, de dépravés, qui se passe dans l’Amérique des bootleggers et des bordels. Un roman violent, issu de la tradition du sud des Etats-Unis selon ma prof. A lire, ou pas.

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

3 Commentaires

  1. oui effectivement c’est glauqye, mais qu’est ce que j’ai rit en lisant ton commentaire. Je ne connaissait pas ce livre. Mais tu m’as donné l’envie de le lire !

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