Et si vous pouviez appuyer sur la touche « rewind » et revivre sa vie? Que feriez-vous? C’est la question que nous pose Ken Grimwood dans Replay.
Nous sommes en 1988, et Jeff a une quarantaine d’année, une femme insatisfaite, un boulot minable, des problèmes d’argents, et des ambitions inabouties : en somme, Jeff a le sentiment
d’être passé à côté de sa vie…jusqu’à ce qu’elle lui échappe. Jeff meurt soudainement d’une crise cardiaque. Une chose courante, certes. Mais ce qui l’est moins, c’est de se réveiller dans sa
chambre à l’université, en 1963, à dix-huit ans. Jeff va revivre sa vie, la modifier…avant de mourir une seconde, puis une troisième fois…
Revivre sa vie et corriger ses erreurs passés. Avoir une deuxième chance. Qui n’en a pas rêvé? Cette « chance » est accordée à Jeff, qui saisit tout de suite les opportunités qui s’offrent à lui : investir sur les fortunes de demain, parier sur des rencontrer sportives dont l’on connaît déjà l’issue. Sur le papier, tout cela a l’air très bien. Mais Jeff découvre rapidement le revers de la fortune : tout ce qu’il construit est annihilé à chacune de ses morts, il perd ceux qui lui sont chers, et finalement, il s’ennuie. Évidemment, lorsque l’on connaît l’avenir…L’on pense,
évidemment, à l’almanach de Marty McFly dans Retour vers le futur, où à L’effet Papillon. Mais Replay, c’est encore autre chose, de probablement plus abouti.
A partir d’un thème tout à fait fascinant, Ken Grimwood brode, et en profite pour revisiter l’histoire américaine, la guerre froide, les évolutions qu’a connu le monde : un vrai plaisir pour les amateurs des sixties, et d’histoire , qui partagent avec Jeff sa connaissance de ce qui est à venir. Jeff vit l’Histoire, encore et encore : peut-on la modifier? Un homme seul peut-il inverser son cours? Se sent-on moralement tenu de le faire? Ce sont autant de questions que posent Replay, par le biais de son héros. Jeff est faillible, et terriblement humain. Mais ses diverses vies le rendent tantôt amer, tantôt sage. Il fait tout ce que l’on aimerait faire dans une vie, mais que l’on ne trouve jamais le temps de faire : il voyage, devient millionnaire mais solitaire, ou au contraire, découvre une vie de famille authentique dans un cadre à peu près normal, écrit des livres, tente d’influencer le monde. Néanmoins, malgré son expérience, il reste un homme, avec ses ambitions, et ses rêves, mais un homme frustré, à la sensation d’inachevé permanente, avec l’impression d’être en sursis. Jeff est un homme à la recherche du bonheur, et qui découvre que celui-ci, en plus d’être éphémère, est illusoire.
Son histoire est tragique, finalement. Tout ce qu’il construit est destiné à la ruine. Il doit sans cesse revivre les mêmes choses. Ken Grimwood parvient avec brio à transcrire ce sentiment de solitude, cette tristesse sans égale. Jeff, cela pourrait être nous, au fond, et c’est pour cela que l’on ne peut reposer ce livre avant la fin. L’enchaînement du roman est sans heurt, et réussit à ne pas tomber dans la monotonie en se réinventant à chaque nouvelle vie de Jeff.
Le style, fluide, les personnages, attachants, l’histoire, fascinante, contribuent à faire de ce livre un de ceux qui marquent une vie de lecteur. En voulant me renseigner sur l’auteur, espérant découvrir de nouveaux livres à lire, j’ai appris que, ironie du sort, Ken Grimwood était, tout comme Jeff, décédé d’une crise cardiaque il y a plusieurs années.
j’avais beaucoup aimé ce livre!!
d’autant plus qu’il m’a été offert par ma meilleure amie et en version « tout joli tout brillant »! 🙂
Ce livre est dans ma wishlist depuis un moment et tu me donnes envie de lui faire monter les échelons, c’est vraiment le genre d’histoire qui m’irait en ce moment. Dommage que la version anglaise
ne me branche pas trop, il va falloir attendre…
Le thème me fascine, alors je note, ça devrait me plaire !
J’ai lu Replay il y a quelques années, conseillé par une amie, et pour moi aussi, ça a été vraiment une lecture marquante, qui reste gravée.
Merci de ta superbe chronique, qui restitue si bien ce que j’ai ressenti en le lisant. Je ne me tenterais pas à une chronique personnelle, parce que ce livre n’est plus assez présent à mon esprit
pour que je puisse en parler aisément, et aussi parce que je ne parviendrais pas à faire aussi bien que toi… En tout cas, si je ne l’avais pas déjà lu, ta chronique me ferait me précipiter dans
une librairie !
aaah ce livre me fait de l’oeil depuis quelque temps. Mais je n’ai pas l’impression qu’il soit bien connu. J’adore justement les sauts dans le passé.
Bonjour,
mon coucou du jour avec quelques nouvelles de la gazelle qui arrive enfin à s’alimenter.
bise*
ce bouquin m’intéresse beaucoup. j’aimerai bien le lire 🙂
bonsoir,
je passe faire mon coucou du vendredi en te souhaitant un bon weekend!
bise*
eh bien tu me donnes vraiment envie de le lire, l’histoire a l’air passionnante!
tu nous donne envie de le découvrir, l’histoire a l’air passionnante!
encore une découverte !
de mon côté, après un monde sans fin, le dernier Claudie Gallay (que j’ai apprécié mais qui n’arrive pas à me faire oublier les déferlantes), pui Firmin de tom SAvage et aujourd’hui…ma
récompense pour avoir lu intelligent….le dernier elisabeth georges…que du bonheur !
alors ne commence par rien d’autres que les deferlantes ! une merveille que je passe ma vie à offrir à ceux que j’aime
Bonsoir,
je passe faire mon coucou du jour en te souhaitant un bon début de semaine!
bise**
mon coucou du jour en te souhaitant un bon mardi!
bise
Mon clicoucou du jour en te souhaitant un bon mercredi!
bise
si tu aimes la poésie passe voir mon blog,donne ton avis si il te plait fait passer l’adresse.merci d’avance.
Je me souviens avoir trouvé le procédé répétitif et m’être ennuyée au final…
j’ai adoré ton billet, et le livre, lu il y a taaaaant d’années ! je m’en souviens pourtant comme si c’était hier, et l’ai offert, racheté…un must pour moi. contente qu’il t’ait plu, bonne semaine.
Très joli billet d’un livre qui m’intrigue…je le rajoute donc à ma LAL 😉