Barry Trotter et la parodie éhontée, Michael Gerber

Tout le monde connait Harry Potter. La sortie du tout dernier film, qui met un point final à plus de dix ans de rêve et de magie, était l’occasion rêvée pour Milady de sortir en format poche les écrits de Michael Gerber, qui a publié il y a plusieurs années une parodie des aventures du petit sorcier. Humour décalé et références bien lourdes, coup d’œil sur un Harry potentiel…

Barry Trotter est le plus célèbre des sorciers de l’école Coudbar : si célèbre que, par soucis marketing, la direction de l’école l’a autorisé à vivre à l’école, en dépit de l’âge de Barry. Ainsi, à vingt-deux ans, le jeune homme entame sa onzième année à Coudbar. Mais quand le directeur tire la sonnette d’alarme face à la popularité sans cesse plus embarrassante de Barry, celui-ci doit partir en quête de J.G. Rolling, l’auteur à qui il doit célébrité et argent, afin de la convaincre de ne pas autoriser l’adaptation cinématographique de ses aventures. Sinon, Coudbar disparaîtra sous une horde de fans « glandus », prêt à tout pour approcher de leur rêve, quitte à revendre des morceaux de Coudbar sur « eBêêêê ».

Inutile de dire qu’il faut absolument avoir lu les livres originaux pour savoir apprécier cette parodie, loufoque au possible. Hermione devient donc Hermine, une prof nymphomane, et Ron, Lon, rendu profondément débile par un accident de Quiche Cuite, le Quidditch version Gerber et à qui l’on a greffé un cerveau de golden retriever. ça promet, le ton est donné dès le début, avec la description d’un Barry vieux garçon avant l’heure, préférant profiter de sa célébrité avec les filles et faire de mauvaises blagues à l’étude et à la sauvegarde du monde. N’oublions pas le terrible Voldemort, devenu Valdemarne !

C’est loufoque, et plutôt drôle : hélas, l’histoire est elle plutôt décousue, et le lecteur peine finalement à rester concentré. L’humour lourd, très lourd, très vulgaire finit par lasser. Les jeux de mots sont pour la plupart assez douteux, bien que malheureusement, relativement appropriés.

Tout l’enjeu du livre, car oui, il y en a un, est donc un Barry qui ne veut pas grandir, qui se raccroche à ses années d’étude et craint de devoir se trouver un travail. Hermine tranche avec son ami d’enfance : adulte et à peu près mâture, elle travaille et a même une carte de crédit, ce qui semble faire défaut à Barry, malgré sa richesse. Quant à Lon, son accident l’a fait régresser à un stade vraiment infantile (et canin). Coincé entre ces deux amis extrême, Barry doit faire un choix : grandir ou rester le compagnon de jeu de Lon. Un choix qui s’adresse aussi, finalement aux lecteurs d’Harry Potter, qui ont grandis avec le petit sorcier. ça peut être une façon intéressante de clore l’aventure Harry Potter pour la génération des années 80 et 90 : d’ailleurs, inutile de vous plonger dans cette parodie si vous n’avez aucune affinité avec l’univers Harry Potter. Je ne peux pas dire que j’ai beaucoup aimé : c’était drôle, mais à petite dose. Cependant, je remercie vivement les éditions Milady et Livraddict de m’avoir fait me replonger dans cet univers particulier qui a fait ma joie à mes débuts de lectrice.

3 Commentaires

  1. Ce livre me fait penser à celui de Gordon Zola, C’est pas sorcier, Harry ! Je l’avais acheté quand j’étais petit, je ne l’avais pas aimé, les références étaient fines et subtiles. Je n’avais pas compris son ironie… Bref, une parodie sympatoche mais pas franchement hilarante. Pour celle-ci… je reste sceptique.

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