Quand Chitra Banerjee Divakaruni était une petite fille, elle s’était promis que si jamais elle venait à écrire un livre, elle placerait les femmes au premier plan de l’action : ce fut chose faite avec Le palais des illusions, qui met en scène une femme de pouvoir dans l’Inde des mythes, entre six mille et trois mille avant JC. Roman fleuve qui fourmille d’intrigues, de miracles et de malédictions divines, de passion et de haine, Le palais des illusions plonge son lecteur dans une Inde légendaire et mystérieuse.
Panchaali est née princesse dans une Inde de mythes, où les Dieux se mêlent parfois à la vie des humains. La jeune fille se voit promettre par le sage Vyasa à un avenir pour le moins atypique : elle sera l’épouse des cinq plus grands héros de son temps, sera maîtresse d’un palais enchanté qu’elle perdra, sera humiliée, déclenchera une terrible guerre et rendra des milliers de femmes veuves. Fière et féministe, la jeune fille rêve de la grandeur promise, mais craint la chute terrible qu’on lui prédit…
L’histoire promettait d’être un de ces romans passionnants, denses, complexes : cependant, la magie n’a finalement pas opéré. Trop de personnages, à la construction bâclée, nuisent au récit, le rendant pesant et peu passionnant. L’intrigue n’a pas été suffisamment approfondie à mon goût, et pourtant, il y avait matière : Panchaali avait tout pour être une de ces héroïnes qui marquent la littérature. De noble naissance, la jeune femme possède un fort tempérament et un destin incroyable : pourtant, l’on ne s’y attache pas. De même, la plongée dans une Inde peu connue aurait dû être à la fois passionnante et très instructive : cependant, l’on s’y perd. L’on évoque des noms de dieux : pour qui n’est pas indien, je ne suis pas sûre que ça soit très parlant. Dans un monde où les miracles et où le merveilleux semblent monnaie courante, j’aurais aimé que ça soit un peu plus explicité.
Autant dire que ce roman m’a beaucoup déçue : j’ai failli interrompre ma lecture par deux fois. Je n’ai pas pu m’attacher à Panchaali, ou à ses cinq époux, qui sont presque tous interchangeables. Sur les cinq, il y en a deux que l’on évoque presque pas, quant aux autres, leur personnalité est brossée en quelques mots. Pourtant, il aurait été intéressant de voir comment le mariage de Panchaali se gérait au quotidien. Or, l’auteur survole l’action sans s’y appesantir : en quelques pages, l’on peut passer cinq ans. Cinq ans qu’il aurait été intéressant de décrire. Malgré ses plus de quatre cents pages, le roman donne donc une impression de « résumé » peu abouti. Dommage, donc, car ce roman avait toutes les clefs pour plaire.
Aïe ! Je viens de l’acheter et je me faisais une joie de le lire cette semaine ! Ton billet m’a considérablement refroidie ! Je vais quand même essayer.. On verra bien…
Quand j’ai lu la présentation cela m’a intrigué mais si comme tu le dis il y a trop de personnages et dont leur construction est bâclée alors je pense que je passerai mon chemin.
Dommage, le résumé semblait prometteur … je passe mon chemin aussi 😉 mais avec tous les livres que je note grâce à tes billets, ce n’est pas plus mal ^^
Coucou ! Je repasse après l’avoir lu. Eh bien moi je l’ai adoré !! Je crois qu’il ne faut pas le voir comme un roman traditionnel mais plutôt comme un conte. Comme dans les contes, certaines choses sont passées sous silence car inutile pour l’intrigue. On va à l’essentiel ! Et puis j’ai vu la pâleur des époux de Panchaali comme une revanche de l’auteur sur les hommes dans les contes : les femmes, ici Panchaali, sont seules dignes d’intérêt. En tout cas, un très bon livre de vacances où il ne faut surtout pas se casser la tête. Je dois dire que ton billet m’a bien aidée dans le sens où je me suis préparée à quelque chose de moyen. Résultat j’ai été surprise et emballée ! Alors merci quand même ! ^^
Tant mieux si ma critique a pu t’aider d’une manière ou d’une autre 🙂